NO ROADS LEFT
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 I said I'd come for you [R.]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Jehiel Kasey
LILADMIN • Losing what was found, a world so hollow. Suspended in a compromise
Jehiel Kasey


Messages : 362
Age : 32
Pseudo : Liily
Song : SHATTERED • Trading Yesterday

YOUR ROAD
RACE: Angel
CAMP: REBELS
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyLun 17 Aoû - 15:49


No matter what gets in my way
as long as there's still life in me

I'LL ALWAYS COME FOR YOU

---------------------------------------------------


Lorsque l’on a près d’un siècle d’existence derrière soit, la notion du temps n’est pas la même que pour le commun des mortels. Lorsqu’une vie peut s’étirer jusqu’à la fin des temps, la valeur d’une année, d’un mois, n’est plus la même que lorsque l’on est irrémédiablement condamné. Pour les humains ayant subit l’Apocalypse, les neuf mois écoulés représentaient un laps de temps conséquent qui allait irrévocablement changer leur existence. Pour les autres individus tels que les anges ou les démons, ce n’était qu’un moment à passer. Il y avait eu d’autres crises au cours de l’Histoire, et celle-ci ne serait probablement pas la dernière. Le temps permettait de ramener les évènements, aussi dramatiques soient t-ils, à une échelle relative. Même si l’Apocalypse était de loin l’avancée la plus importante du Mal sur le Bien, et la meilleure chance offerte aux forces maléfique de l’emporter définitivement. Ce qui était sans compter la rébellion, qui avait l’atout de l’espoir. Ils ne baisseraient pas les bras, quoi qu’il arrive. Depuis 9 neufs fois, les anges n’ayant pas été exterminés faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour renverser la tendance, même si les résultats restaient pour le moment très faibles. Pas inexistants, mais faibles. Ils manquaient cruellement de moyens, de forces et si le camp comptait plus d’une centaine de personne, ce n’était rien face au pays entier qui était aux prises des démons. Continuer à l’aveuglette aurait été suicidaire, et les chasseurs les plus sceptiques les considéraient comme une bande d’optimistes vivant dans une utopie. Peut être qu’ils avaient tord de croire qu’un tel chaos pouvait être résolu. Peut être qu’ils auraient tous du se rendre à l’évidence et accepter que le monde qu’ils avaient connu ne pouvait pas revenir. Mais paradoxalement, cet esprit utopique qui animait chacun des rebelles, du nouveau venu à Jehiel et Zak qui menaient les actions représentaient leur plus grande force. Les victoires, aussi menues soient-elles, allaient en s’accroissant. Leurs pertes s’amenuisaient, et chaque jour de nouveaux éléments s’ajoutaient à leur force. Alors oui, ils étaient utopiques. Oui, il n’y avait visiblement plus d’espoir, oui ils étaient fous de croire le contraire. Mais ils avaient la foi, même dans les instants plus sombres.

Malgré les convictions profondes qu’il avait, Jehiel doutait parfois de leurs chances de réussite. Il lui arrivait de se demander si un jour, ils se sortiraient de ce camp situé en plein forêt. Lui s’en sortirait toujours, il était débrouillard, mais tous les autres ? S’en sortiraient-ils vraiment un jour ? Il n’en savait rien. Ils avaient tous tant perdu. Pas un seul survivant n’avait été épargné. Tous souffraient de l’absence d’êtres chers, de famille, d’amis. De ceux qu’ils aimaient. Lui-même ne faisait pas exception à la règle, même si les circonstances de sa séparation avaient été différentes. Ce n’était pas l’Apocalypse qui l’avait privé de la présence de Lisha. C’était ce qu’ils étaient, leur nature profonde. Et s’il avait tout tenté pour la retrouver, ses efforts s’étaient soldés par un échec cuisant. Même Zak avait comprit qu’il n’y avait plus d’espoir alors que son ami refusait de la croire morte. Il l’aurait su. Mais l’absence était comme si elle n’était plus de ce monde. Ne pas savoir étant pire. Le temps n’avait fait que rendre le manque plus intense, plus profond. D’apparence, il semblait normal, rustre mais normal. Intérieurement, c’était une autre histoire. Il souffrait en silence, refusait de s’ouvrir à qui que ce soit et s’en sortait aussi bien. Peut être aurait t-il du aller de l’avant et se convaincre que c’était finit, mais il ne pouvait pas. Ne voulait. Il se concentrait sur ce qu’on lui demander de faire, sans penser à autre chose pouvant lui rappeler la jeune femme. On ne peut pas oublier des années passées à ses côtés aussi facilement.

Ce jour là était un jour ordinaire pour la rébellion. Les élus allaient et venaient sous la surveillances des anges, tandis que les chasseurs enseignaient les rudiments du métier à tous ceux qui voulaient bénéficier de leur expérience. Les deux leaders établissaient des plans compliqués en se lançant piques sur piques et ponctuant leurs stratégies par des jeux de mots débiles. Très débiles. En résumé, un jour ordinaire, sans aucun raid meurtrier ni annonce tragique. Un de ces instants où on oublie l’espace d’une minute que l’on peut mourir demain. Ou dans une heure.


« Jehiel ! »

L’ange sursauta violemment lorsqu’un de ses semblables, du moins de nature, se matérialisa un mètre derrière lui sans le moindre bruit. Il ne s’habituerait décidemment jamais à ce mode de déplacement. Un peu trop brutal et seulement pour montrer aux rebelles les pouvoirs qu’ils n’avaient pas. En un mot, superficiel. Ce qui n’annonçait pas une conversation des plus agréables. Sans un mot, Zak lui adressa un regard compréhensif, rangea les papiers et laissa Jehial faire face au nouveau venu. Qui ressemblait à un bisounours mal luné.

« C’est moi. »
« On a besoin de toi. »
« Sans blagues. »
« A Ottawa. »
« D’accord, dans ce cas vous être littéralement attardés. On ne met pas les pieds là bas. »
« On a repéré des démons. »
« Normal, ils sont partout. »
« Qui se torturent entre eux. »
« Ils font tous ça, je vois pas en qui ça me concerne. »
« On t’ordonne d’aller voir. Peut être savoir ce qu’ils préparent. »
« Bah voyons. »
« Jehiel ! »

Sans daigner regarder l’émissaire angélique, le jeune homme allait donner quelques instructions à son second avant de s’installer au volant de sa voiture de de démarrer en trombe. Plus vite il y serait et plus vite et serait débarrassé de ces missions de routines qui tournaient toujours mal. A croire qu’on aimait le lâcher au beau milieu de ceux qui voulaient sa peau. À Ottawa qui plus est. Le moteur émit un bruit bizarre mais trois heures plus tard, il s’approchait du lieu indiqué. Une maison de banlieue désertée par ses habitants après l’arrivée des forces maléfiques. Avec un soupir, Jehiel leva les yeux vers le ciel qui virait à l’orage, de gros nuages noir laissant présager une nuit agitées, et entra à l’intérieur lentement, très lentement. Armé jusqu’au dents, et seul. Il préférait agir seul. Au moins, personnage de dépendait de lui.

La bâtisse était déserte, et après une rapide inspection, rien ne lui sauta à l’œil. Pas de démons, seulement des traces d’une récente occupation. Ils avaient probablement décidé de changer de point de chute, n’étant pas particulièrement réputés pour leur stabilité. Il allait quitter l’endroit pour rentrer au camp quand un joint mal réalisé attira son attention. Un violent coup de pied fit s’effondrer les briques de mauvaise facture, laissant apparaitre une porte. Sur le qui-vive, il l’ouvrit, une arme pointée droit devant lui. Rien ne bougeait, il n’y avait pas un bruit. Rien. Avec un coincement, la porte s’efface pour laisser place à un escalier étroit et sombre, obligeant l’ange à sortir une lampe torche pour ne pas dévaler les escaliers la tête la première. Deux minutes plus tard, il était en bas. En face d’une seconde porte, verrouillée. Evidemment. Un second coup de pied détruisit la serrure, et la porte par la même occasion. Cette fois, il se trouvait dans une sorte de cave dont le fond était situé près d’un renfoncement. A priori elle aussi vide. Il en avait beaucoup vu au cours de sa vie, mais était toujours stupéfait de voir ce qu’on pouvait trouver à l’intérieur d’une maison d’apparence ordinaire.

Machinalement, il fit quelques pas en éclairant les murs, histoire de ne rater aucun détail. L’endroit était sombre, humide, et terriblement glauque. Même un animal ne pourrait vivre ici. C’était tout simplement suffocant, et l’air était froid. Glacé. Il allait repartir quand un bruit attira son attention. Comme une respiration, ou un son étrange ne ressemblant à aucun mot connu. Toujours avec précaution, il s’avança de plus en plus, et se figea sur place. Quelqu’un était là. Il y avait quelqu’un d’allongé sur le sol, une jeune femme brune repliée sur elle-même. Horrifié, il se précipita vers elle, s’agenouilla à ses côtés :
« Hey, vous m’entendez ? Je ne vous veux aucun mal, tout va bien. » Alors qu’il la redressait pour qu’elle se trouve à son niveau, sa respiration s’arrêta. Ce n’était pas quelqu’un. C’était elle. « Lisha. Mon Dieu Lisha c’est toi … »
Revenir en haut Aller en bas
https://no-roads-left.forumactif.com
Lisha Kasey
LOLADMIN • The opposite sides on which we fall. The loving you laters if at all.
Lisha Kasey


Messages : 313
Age : 34
Pseudo : Lolote
Song : Sia ● Breathe Me
Citation : There's always some hope. Always

YOUR ROAD
RACE: Demon
CAMP: Good
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyVen 21 Aoû - 23:54

I said I'd come for you [R.] 539sherryg I said I'd come for you [R.] Ajfkdlabydearlennon
I said I'd come for you [R.] Hi3byfaerna I said I'd come for you [R.] Amouring00601infoamouri
by sherryg, dearlennon, faerna & amouri


Peut-être que finalement avoir l’espoir de sortir d’ici était trop difficile à garder. Voilà longtemps qu’elle n’avait plus l’espoir utopique d’être à nouveau libre. A nouveau vivante. A nouveau près de lui. A vrai dire, voilà longtemps qu’elle n’était plus elle-même. Les souffrances infligées sur son corps et son âme avaient eut raison d’elle. Et maintenant elle n’avait plus qu’à attendre qu’on veuille bien la renvoyer en enfer. Là où elle avait sa place après tout. C’était de sa faute si elle était ce qu’elle était à présent. Et sa place appartenait à l’enfer. Si avant elle avait voulu se défaire de cette image, de se battre au côté du Bien, à présent elle savait que tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle avait entreprit avec les rebelles, n’avaient fait que la mener là. En Enfer. Pire que l’enfer. La souffrance, la torture, le vide. Le vide surtout. Qui peut prétendre être du côté du bien en étant formé au côté du mal ? Personne. Et elle n’avait pas le droit de croire qu’elle méritait la chance de pouvoir décider du camp qu’elle voulait soutenir. Elle ne devait pas décider. On décidait pour elle.

Allongée sur le sol froid et sale, sa respiration était calme et irrégulière ; un caillot de sang sec bouchait une de ses narines pourtant elle ne faisait rien pour l’enlever. Elle ne bougeait pas. Ses mains étaient posées sur le sol à plat, ses yeux fixés sur le mur face à elle. Ses jambes étaient repliées d’une façon assez étrange contre elle, comme si des os étaient cassés pour qu’elle puisse les tordre d’une telle façon. Elle écoutait le silence, comme toujours. En fait elle n’écoutait rien. Elle était dans un de ces états de semi-conscience. On aurait dit qu’on l’avait shooté. Comme si elle avait prit trois grammes de cocaïne. Mais c’était tout autre. En fait elle venait de sortir d’une séance de torture assez pénible. C’était toujours plus dur quand c’était Deena. Chase en avait marre assez rapidement qu’elle ne réagisse pas. Deena elle, prenait son temps, savourait, jubilait. Parfois elle se demandait comment elle arrivait à trouver toute cette énergie pour la torturer. Et elle n’arrêtait jamais. Ça pouvait durer des heures. Voire des jours. Elle ne savait pas trop. Elle avait perdu toute connaissance du temps. Toutes les sensations, tous les sentiments, les émotions étaient à présent une chose inconnue pour elle. Elles devraient tout réapprendre dehors. Mais le choc des émotions, des sentiments, des sensations quand ce jour viendrait, allait être assez important.

Ces mois passés à l’intérieur de cette pièce dans le seul but de lui faire payer ses actes avaient atteint leur objectif. Ils avaient réussit la seule chose qu’elle n’aurait jamais pensé possible. La seule chose à laquelle elle se raccrochait plus que tout. Ils avaient réussit à lui faire oublier sa vie d’avant. Sa vie avec lui. Ils avaient réussit à faire d’elle une pure inconnue. A elle-même. Elle ne se souvenait que de peu de chose et dans ses moments de lucidité, elle soufflait parfois son prénom. Mais il y avait toujours quelque chose qui finissait par la remettre dans le droit chemin. Ou dans le chemin qu’ils voulaient. Droit ou pas. Elle ne savait pas. Elle ne savait plus.

Ses paupières se fermaient, s’ouvraient, se refermaient, s’ouvraient à nouveau, puis se fermaient finalement. Ça allait durer toute la nuit. Puis elle finirait par dormir. Et le sommeil était le meilleur moment de sa journée. C’était une sorte de délivrance. Du moins quand elle ne se réveillait pas en sursaut à cause d’un cauchemar bien trop réel. Parfois il lui arrivait de rêver d’une maison. D’un chalet précisément perché dans une forêt. Une silhouette lui apparaissait et elle sentait au plus profond d’elle-même un sentiment de plénitude gigantesque. Il n’y avait que cette silhouette qui arrivait à lui faire vivre pareil sentiment. Et plus elle s’approchait de lui, plus il devenait flou. Elle ne voyait jamais son visage. Juste son allure. Jamais sa voix. Juste ses mots. « Je te rejoindrai le plus vite possible. » « On se reverra, je te le jure. ». Il le jurait. Il ?

Soudain elle sentit une douleur s’insinuer dans son corps quand deux mains la soulevèrent du sol, réveillant les blessures de sa dernière séance de « remise en forme » comme aimait l’appeler Deena. Ses yeux étaient encore clos et elle poussa un gémissement. Non pas encore. Pourquoi venait-elle encore la faire souffrir. Pourquoi maintenant ? Pourquoi pendant son sommeil ?


« Non, non, s’il te plait… » Son murmure était presque inaudible et elle essayait de se débattre doucement, avec le peu de force qu’elle pouvait avoir. Ce qui veut dire aucune.

Mais ses muscles se contractèrent quand son bourreau qui ici était en fait son sauveur prit la parole. Elle ne se rappelait plus de cette voix mais elle connaissait ces mots. Sans ouvrir les yeux, ses mains glissèrent sur la veste de celui qui la tenait dans ses bras. Elle la connaissait. Ses mains partirent à l’exploration de ses épaules, son corps. Elle le connaissait. Mais d’où ? Elle n’osait ouvrir les yeux. Elle ne voulait pas rompre ce rêve. Car elle était sûre c’était un rêve. Comment quelqu’un d’autre que Deena et Chase pouvaient être ici ? Elle sentit le souffle paniqué et chaud de l’homme sur sa joue et au contraire de lui donner des frissons de terreur, il lui procura un sentiment de bien-être immense. Ses mains abîmées remontèrent sur la veste de l’ange et elle toucha enfin sa peau. Elle était chaude. Au contraire de la sienne, glacée. Les picotements sur ses doigts à cause de la barbe de quelques jours lui procurèrent une étrange sensation. Sa lèvre remonta doucement comme si sa bouche allait enfin former un sourire. Elle réagissait sans doute comme ça avant. Ses doigts survolèrent ses yeux, son front, ses cheveux pour enfin atterrir leur course sur ses joues. Le sourire sur son visage s’était bel et bien formé.


« Jehiel. » Souffla-t-elle comme si ce nom faisait partie d’elle.

Elle n’avait pas réfléchit. C’était juste une évidence. La silhouette dans le chalet en forêt venait de s’éclaircir. Et elle apercevait enfin le visage. Ce sentiment de bien-être l’enveloppa à nouveau. Doucement, ses yeux s’ouvrirent et elle put enfin s’apercevoir qu’il était bien là. Que c’était bien lui. Lui. Son cœur s’affola dans sa poitrine comme il l’avait fait pendant tant d’années mais comme il n’avait plus l’habitude de le faire à présent. C’en était presque douloureux. En même temps elle ne connaissait que la douleur à présent. Ses doigts sur sa joue tremblaient.


« Oh Jehiel… c’est toi… » Sa voix était cassée, à moitié un murmure. « Tu es venue me chercher ? » Demanda-t-elle comme une enfant. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts. La « drogue » faisait à nouveau effet. On aurait dit Bob Marley quand il avait fumé trois pétards d’affilé. Ses doigts caressaient la peau du jeune homme alors qu’elle ne cessait de sourire. Réalisait-elle vraiment que c’était lui et qu’il était là ? Ou se plongeait-elle corps et âme dans son rêve pour ne pas avoir à affronter la dure réalité ?

« Ramène-moi à la maison. » Supplia-t-elle alors qu’elle s’accrochait à présent à sa veste et cherchait son contact. Mais son corps était trop faible. C’est comme s’il tenait une poupée de chiffon entre ses mains. Elle avait beau vouloir plus que tout se coller contre lui, il n’y avait que ses mains qui réagissaient à son appel. Son corps lui restait inerte, dans la position qu’il venait de la mettre. Mais elle ne le réalisait pas. Pour elle, il était là. Et c’était tout ce qui comptait. « Tu sais, celle dans la forêt là… »

Ses yeux se fermèrent. Puis une seconde plus tard elle les ouvrit à nouveau et fixa Jehiel. Il y avait une autre lueur dans son regard. Une lueur inconnue mais bien trop présente depuis plusieurs mois. Elle scruta Jehiel comme si elle était surprise de le voir là. Mais le sourire avait disparut. C’était une de ses « absences » comme disait souvent Chase. Une absence où elle revenait différente. A chaque fois. Ses mains retombèrent sur le sol et son corps redevint un chiffon, sa tête plongeant vers l’arrière comme si elle venait de rompre l’effort surhumain qu’elle faisait depuis tout à l’heure. Elle avait oublié que Jehiel était là. Près d’elle. Elle avait tout oublié.

« Non, non… »

Tout. Lui.
Revenir en haut Aller en bas
Jehiel Kasey
LILADMIN • Losing what was found, a world so hollow. Suspended in a compromise
Jehiel Kasey


Messages : 362
Age : 32
Pseudo : Liily
Song : SHATTERED • Trading Yesterday

YOUR ROAD
RACE: Angel
CAMP: REBELS
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyJeu 3 Sep - 22:24

« SOULEMATES NEVER DIE »


Décrire des âmes sœurs avec des mots serait tout d’abords impossible, mais également stupide et ne rendrait jamais vraiment compte du sentiment ressentit par ceux qui ont la chance de se trouver. Sans l’avoir vécu, personne ne sait donc avec exactitude l’effet produit lorsqu’enfin, vous rencontrez la personne qui vous le plus parfaitement possible, à la manière du ying et du yang. L’effet produit lorsqu’il seul regard change votre vie à tout jamais, envers et contre tout. L’effet produit lorsque vous réalisez à quel point cette vie était vide lorsque vous n’aviez personne avec qui la partager. L’effet produit lorsque celle qui représente le reflet de vous-même vous est arrachée. L’effet produit lorsque des mois entiers s’écoulent sans savoir si elle est en vie ou non. Si elle pense à vous comme vous pensez à elle. Rencontrer son âme peut sembler à double tranchant, un cadeau empoisonné qui peut vous procurer à la fois un bonheur insoupçonné, mais aussi la douleur la plus atroce qui soit. Celle de la l’absence, de ne pas savoir. Le doute, l’ignorance étaient probablement la pire des choses. Ne pas savoir si on avait encore le droit d’espérer qu’au fond, tout s’arrange. Ne pas savoir si elle a besoin de vous, de votre protection. Aimer quelqu’un plus que soi-même peut être le sentiment le plus destructeur qui soit, celui qui conduit à la vengeance, à tous les comportements irréfléchis et passionnels. Jehiel en était l’exemple parfait. La laisser partir sans la moindre certitudes de la revoir alors que seule sa présence lui était nécessaire avait été la pire chose qui lui soit arrivée de toute son existence. Si on oublie tout le temps passé à la chercher sans succès, à imaginer ce qui avait pu se passer, ce qu’elle pouvait endurer à l’heure actuelle. L’absence l’avait endurcit, l’avait changé plus qu’il n’y paraissait. La perdre avait été la certitude qu’elle était belle et bien son âme sœur, puisque sa vie n’avait plus le moindre sens sans elle. Et s’il le savait durant le temps qu’il avait passé avec elle, ne plus entendre le son de sa voix, ne plus voir son visage chaque jour durant aboutissait à la même conclusion : il avait besoin d’elle comme le cœur avait besoin de battre. Tout simplement.

Ces derniers mois, sa vie s’était résumée à un succession de jours, sans jamais se projeter dans le futur. Le seul futur qu’il avait jamais envisagé était avec Lisha, et surement pas en compagnie d’une poignée d’anges qui n’avaient pas la moindre idée de ce qu’était véritablement la vie sur Terre. Une bande d’idéaliste convaincus que d’envoyer un ange au milieu d’un repaire démonique était aussi efficace qu’une bombe atomique. Simple, radical, rapide. La réalité était toute autre, puisque lorsque c’était Jehiel que l’on envoyait, ce n’était pas un ange ordinaire. C’était un ange meurtri, un ange plus humain que bien des hommes. Un ange qui utilisait sa tête au lieu de suivre aveuglement les ordres qu’on lui donnait. Un ange qui n’avait pas été abruti par le bourrage de crâne sur le bien et le mal, capable d’adapter son jugement à ce qui se passait en face de lui. Raison pour laquelle il ne tirait pas dans le premier démon qui croisait sa route. Raison pour laquelle il avait réussit à tomber amoureux de l’une d’entre eux. Il n’était pas comme les autres, et était finalement un homme tout ce qu’il y avait de plus ordinaire. Il combattait pour sa liberté, et ne demandait rien de plus que de retrouver celle qu’il aimait. Celle qui lui donnait l’oxygène qui lui avait manqué tout ce temps.

Pourtant, voir son visage, son magnifique visage dont le sourire lumineux était gravé en lui criblé de coups, plein de bleus et de plaies mail cicatrisés dépassait de loin la douleur qu’il avait ressentit sans savoir. En une seconde, la situation avait changé, il avait le droit de croire qu’elle était encore en vie. Mais il aurait tout donné pour ne pas la retrouver dans cet état. Torturée à un point qu’il n’aurait jamais cru possible. Lui-même avait été entrainé à faire parler, mais la cruauté des démons dépassait de loin tout ce qu’il avait cru possible. Et que la cible de ce sadisme soit sa femme le blessait comme si chaque coup, chaque brûlure lui avait été destiné. En pire. Il réalisait que ces derniers mois, alors qu’il allait et venait dans le camp, on la faisait souffrir plus qu’il était humainement possible. Il aurait voulu hurler, frapper tout ce qui se trouvait aux alentours, retrouver les responsables et leur faire payer mille fois ce qu’ils lui avaient fait subir, mais il ne pouvait pas. Une part de lui avait beau éprouvé une impuissance mêlée de haine sans bornes, tout le reste de son être était focalisé sur elle. Lisha. Enfin il l’avait retrouvée, enfin il pouvait l’attirer contre lui, faire rempart de son corps entre elle et le reste du monde. Plus jamais il ne la laisserait s’éloigner de lui, quelqu’un soit le prix. Il ne le supporterait tout simplement pas. Déjà qu’il s’en fallait de peu pour qu’il ne perde la raison, incapable de la voir souffrir sans souffrir avec elle.


« Oui Lisha, c’est moi. Je suis là maintenant, tout ira bien. » C’était presque irréel. Sans les sillons flamboyants que ses doigts laissaient sur sa peau à qui ce contact avait atrocement manqué, il se serait cru dans un rêve. Un cauchemar plutôt, car lorsqu’il rêvait de leur retrouvailles, elle n’était pas brisée au point de n’arriver à parler que difficilement. Au contraire. Il la revoyait comme au début de leur relation, au caractère bien trempé, irradiant d’assurance et de beauté. Lisha, tout simplement. Et s’il ne pouvait s’empêcher de sourire en réalisant qu’ils étaient bel et bien de nouveau réunis, chaque fois que son regard glissait vers une des marques laissées sur sa peau il avait la sensation de mourir. Sa propre mort avait été beaucoup plus douce en comparaison à ce qu’elle pouvait ressentir à cet instant. « Je suis venu te chercher, je te le promet. Plus personne ne te fera de mal, je te le jure. »

Lentement, très lentement, comme s’il avait dans les bras une poupée de porcelaine, il redressa la jeune femme, la serrant contre en s’appuyant sur le genoux. Lentement, délicatement, effrayé de raviver quelques plaies qu’il n’aurait pas remarqué. Elle semblait tellement brisée, différente. Ils l’avaient détruite méthodiquement, et il le sentait malgré le sourire qu’elle essayait d’arborer. Malgré ses mains qui essayaient de lui prouver que c’était bien lui venu la retrouver. Après un instant, il osa enfin effleurer son visage du bout des doigts, évitant les blessures, s’arrêtant au niveau de sa joue. Enfin, il croisa son regard, vraiment son regard. Nouvelle lame lui lacérant le cœur. La lueur avait terni, mélange de peur et de résignation, que l’espoir ne teintait que faiblement. Sa gorge se serra alors qu’il hochait la tête : « On va aller à la maison, tout de suite, je te ramène. Plus personne ne te touchera, tu as ma parole Lisha. Je suis là. ».

Cherchant inutilement une aide, l’ange regarda autour de lui, puis se décida : ils n’allaient pas utiliser sa voiture. Ils allaient partir maintenant, se téléporter comme dirait les anges. Alors qu’il se redressait, il vit son regard changer. Devenir celui d’une inconnue. Ce n’était plus celui de Lisha, c’était celui de quelqu’un d’autre. Un frisson glacé lui parcouru l’échine, réalisant qu’ils avaient été le plus loin qu’ils le pouvaient pour la détruire. Et y semblaient y être parvenu, parce que la femme qui le fixait maintenant ne savait pas qui il était, cela crevait les yeux. Comment cela était-il possible, il n’en savait rien. Mais il se rendait juste compte qu’il avait retrouvé Lisha, et que le traitement qu’on lui avait réservé avait laissé des séquelles irréversibles. Même lui n’était pas sûr qu’elle redeviendrait elle-même. Il avait peur. Pour la première fois de sa vie, il avait peur.

« Lisha c’est moi. Réveille toi je t’en prit, LISHA ! »

Il avait crié son prénom, mais elle était tombée dans un état d’inconscience comme une poupée de chiffon, les paupières papillonnant comme si elle était aux prises d’un mauvais rêve. Inspirant un grand coup, déployant un effort colossale pour ne pas se laisser aller à l’impuissance face à elle, il la prit dans ses bras, étroitement serrée contre lui, et se releva. Elle n’avait pas bougé. Elle ne bougeait plus. Ses yeux se fermèrent alors qu’il se concentrait, et la seconde d’après ils se trouvaient au beau milieu de la forêt canadienne, sans la moindre présence humaine. Excepté leur chalet. Leur chalet. Où il n’avait pas mit les pieds depuis une année entière. Un frisson le parcourut une nouvelle fois, la température n’ayant aucun rôle à jouer là dedans. Le trop plein d’émotions était tout simplement impossible à gérer. Il ne réalisait pas, n’avait pas conscience qu’il venait de retrouver Lisha. Il ne voyait que la souffrance qu’il n’avait pas pu lui éviter. Ils étaient mariés, et il n’était pas parvenu à la protéger de cela. Et la culpabilité commençait déjà à la ronger de l’intérieur.

Enfin, il entra à l’intérieur. Fila directement vers leur chambre, installa lentement et avec la même précaution que s’il s’était agit d’un enfant malade. Ce qu’elle était, d’un certain point de vue. Longtemps, très longtemps, il resta debout dans l’embrasure de la porte, immobile. Les souvenirs de ce qu’ils avaient vécus ici se mêlaient à la vision de sa femme torturé au point d’en faire une autre personne. Un mois de plus, et il aurait été impuissant il le savait. Ses mâchoires se contractèrent violemment à cette idée, et il repartit s’installer sous le porche. Il avait besoin de réfléchir. De réaliser ce qui c’était passé ce soir là.

Il ne se rendit même pas compte que la pluie tombait à torrent.
Revenir en haut Aller en bas
https://no-roads-left.forumactif.com
Lisha Kasey
LOLADMIN • The opposite sides on which we fall. The loving you laters if at all.
Lisha Kasey


Messages : 313
Age : 34
Pseudo : Lolote
Song : Sia ● Breathe Me
Citation : There's always some hope. Always

YOUR ROAD
RACE: Demon
CAMP: Good
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyLun 7 Sep - 1:48

I said I'd come for you [R.] 33byonemacabredream I said I'd come for you [R.] Ohnoes6bymistywrites
I said I'd come for you [R.] Iconlisha I said I'd come for you [R.] Wb4bymistycreates
by mistywrites & onemacabredream


Dans la vie, il y a deux types de personnes. Ceux pour qui l’amour est une souffrance, et les autres pour lesquels l’amour est une délivrance. Dans les deux cas, pour en arriver à ce stade, on passe tous par la souffrance et la délivrance, c’est juste le résultat qui importe. Mais le chemin n’en est pas moins important. Lisha s’était fièrement placée dans le second groupe. L’amour pour Jehiel avait été une délivrance. Une raison pour vivre, pour se battre. L’espoir à nouveau qu’elle n’était pas seule. Que l’amour pouvait être plus fort que tout. Plus fort qu’eux. Pourtant, depuis presque un an, sa place avait changé. Sans qu’elle ne puisse rien y faire. L’amour s’était retournée contre elle pour la faire souffrir. Et elle n’avait plus sut si avant c’était une délivrance ou une souffrance. Elle n’avait à présent que le goût amer de l’amour. A contre cœur, Jehiel avait un goût de souffrance. Chaque fois qu’elle pensait à lui, chaque fois qu’elle revoyait son visage, chaque fois que son cœur s’emportait en se remémorant son odeur, cette lame puissante et destructrice s’enfonçait dans son abdomen. Et chaque fois elle remontait un peu plus. Alors au fil du temps, au fil des coups et des flaques de sang sur le sol, son esprit, instinctivement, avait associé Jehiel à la souffrance. Et c’était la chose la plus horrible qui puisse se passer pour elle.

Alors comment peut-on aimer si fort et en venir à ressentir la plus grande des souffrances à cause de l’amour ? On passe son temps à chercher l’amour. Pour certains c’est la chose la plus importante dans leur vie, pour les autres, ceux qui pensent qu’ils peuvent vivre sans et seul, ils en arriveront toujours à se demander, au cours de leur vie, quand l’argent, le pouvoir et la reconnaissance ne suffira plus, comment ont-ils pu vivre aussi longtemps sans amour ? Alors pourquoi l’amour est-il si puissant ? Pourquoi en a-t-on tellement besoin ? Dans cette salle froide et obscure, elle n’attendait qu’une seule chose. Qu’il revienne enfin. Que l’amour l’enveloppe à nouveau et lui refasse à nouveau ressentir ce sentiment de délivrance et de plénitude. Ce sentiment que lui seul, lui l’amour, pouvait lui faire ressentir. Lui. Jehiel.

Sa peau devenait chaude à son contact. Comme un feu qui s’embrase, son cœur brûlait d’amour pour lui. Et en quelques secondes, l’amour venait de reprendre sa place dans son cœur pour finalement n’être que la délivrance. Encore et toujours. Son amour pour lui était inconsidérable. Il ne pouvait jamais mourir car il n’y avait que lui. Il avait juste à toucher son cœur pour qu’elle revienne à nouveau vers lui. Pour qu’à nouveau elle soit sienne. Et elle l’avait toujours été. Jamais, même avant de le connaître, elle n’avait appartenu à quelqu’un d’autre. Elle n’avait attendu que lui. N’avait attendu que le moment où son être trouverait enfin la moitié qu’il lui manquait. Ses doigts sur ses bras embrasaient sa peau. Embrasaient son cœur. Pourtant elle sombra dans l’inconscience. Comme si ce trop plein d’émotions était devenu insupportable à garder au fond d’elle. Comme si son retour était une délivrance et qu’à présent elle pouvait sombrer dans l’oubli car ce qu’elle attendait depuis des mois venait de se réaliser. Elle pouvait mourir en paix. Car elle venait de le retrouver.

Mais heureusement, il était là pour la délivrer. Et en la sortant de cet enfer, il la sauvait de la mort. Et de la folie. De la perte d’identité. La délivrance avait à présent un goût nouveau. Elle rimait avec amour. Elle rimait avec Jehiel. A partir du moment où il souleva son corps du sol râpeux, elle se sentit libérer et son esprit divagua. Au point de sombrer dans l’inconscience.

Allongée sur le lit de leur chambre, elle sentit encore longtemps la présence de Jehiel dans la pièce sans toutefois pouvoir ouvrir les yeux. Elle était enfin en sécurité et inconsciemment elle le savait. Elle était enfin de retour à la maison. Même si cette maison n’avait pas la signification qu’elle avait autrefois. Mais avec le temps, elle redeviendrait le havre de paix qu’ils avaient. Elle redeviendrait l’endroit où leur vie à deux était la plus importante. Où le simple fait d’être en vie ensemble était la chose la plus vraie et la plus belle qui soit.


« After all this has passed, i still will remain
After i've cried my last, there'll be beauty from pain. »


« Jehiel. »

Elle souffla son nom mais elle n’obtint pas de réponse. Il était partit. Il était toujours là près d’elle, elle pouvait le sentir, mais il n’était plus dans la pièce. Et peut-être que c’était mieux ainsi. Peut-être que c’était mieux qu’il ne voit pas la souffrance sur son visage. Elle se glissa doucement dans les draps, respirant l’odeur imprégnée et sa joue rencontra la douceur du coussin. Ce fut la dernière chose qu’elle ressentit avant de s’endormir.

Pour la première fois depuis plus d’un an, elle avait dormit sans faire de cauchemar. Sans même rêver. Pour une fois, elle avait dormit pleinement et sereinement. Rien n’avait pu la déranger, Deena ne l’avait pas réveillé, Chase ne l’avait pas frappé. Rien. Elle avait dormit comme un bébé pendant un laps de temps impressionnant. Elle avait rattrapé son retard de sommeil. En se réveillant, elle ne savait même pas combien de temps elle avait dormit. La chaise vide à côté du lit marquait la présence de quelqu’un quelques temps auparavant. Il avait veillé sur elle. En réalité, cela faisait vingt bonnes heures qu’il l’avait posé là, dans le lit. Ses yeux se fermèrent à nouveau et elle sombra à nouveau dans le sommeil.

Ce fut deux heures plus tard que ses yeux s’ouvrirent en sursaut. Une main était posée sur son bras et remontait doucement sur sa peau. Apeurée, elle frissonna et d’une main s’empara du drap avant de se réfugier dans le coin du lit contre le mur. Ses yeux se posèrent sur l’homme à l’autre bout du lit. Il parut surprit et sa main en suspend retomba sur le matelas à présent vide. Elle le connaissait mais c’est comme s’il appartenait à une autre vie. Un autre sentiment. Une autre elle.


« My whole world is the pain inside me
The best i can do is just get through the day
When life before is only a memory
I'll wonder why God lets me walk through this place
And though i can't understand why this happened
I know that i will when i look back someday
And see how you've brought beauty from ashes
And made me as gold purified through these flames. »

« Lisha c’est moi. » Souffla-t-il alors qu’elle pouvait ressentir la détresse dans ses yeux.

Il semblait tenir à elle. Elle semblait avoir une importance particulière à ses yeux. Pourtant elle ne bougea pas. Ne laissa rien entrevoir. Elle était perdue, elle ne savait pas en qui croire, quoi ressentir. Elle ne savait plus. Devait-elle lui faire confiance ? Elle en avait bien envie mais elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Tout s’emmêlait en elle pour finalement arriver à ne rien ressentir. Le vide. Elle le connaissait que trop bien. Elle resta un moment immobile face à lui et quand il tenta un geste vers elle, elle se contracta et percuta le mur derrière elle lui arrachant une grimace de douleur. Il se rétracta et baissa le regard.


« Tu as besoin de temps après ce que tu as vécu, je sais. » Il remonta à nouveau le regard vers elle. « Et je vais te donner tout le temps qu’il te faut Lisha, parce que je t’aime et parce que tu es ma femme. Tu entends ? Tu es ma femme Lisha. Souviens-toi. »

Il était sincère, elle le savait au fond d’elle. Il se leva doucement, elle avait l’impression qu’il était épuisé. Il n’avait probablement pas dormit de toute la nuit, attendant un signe de sa part. Elle avait de la compassion pour cet homme qui n’était pas si inconnu que ça, elle le savait au fond d’elle. Il apportait de la beauté à cette pièce, comme si son aura arrivait à la remplir dans la totalité.

« Je reviendrai quand tu seras prête. »

Elle le suivit du regard et attendit qu’il referme la porte. La pluie n’avait pas cessé à l’extérieure. Elle pouvait entendre les gouttes s’abattre sur la vitre. Elle resta un instant immobile, se remémorant les paroles de Jehiel. Comment pouvait-elle oublier qui il était ? Bien sûr qu’elle savait. Là quelque part au fond d’elle mais il était impossible pour elle d’y accéder. Cette partie était brouillée. Impossible à ouvrir. Doucement, elle se redressa et sortit du lit. Quand ses pieds touchèrent le sol, elle frissonna. Ses yeux se posèrent sur les meubles, et les objets dans la pièce. Ils avaient tous une connotation familière. Ses mains se posèrent sur un écrin noir et elle le prit, l’ouvrant délicatement. L’intérieur était vide mais elle savait ce qu’il avait autrefois contenu. Ses yeux se posèrent sur son annulaire gauche. Vide. Elle reposa l’écrin. Elle entendit la porte de la maison s’ouvrit et finalement se refermer. Puis le silence. Elle s’avança dans la chambre et remarqua une porte autre que celle pour sortir hors de la chambre. Doucement elle l’ouvrit et découvrit une salle de bains. Sans attendre, elle y entra et quelques minutes plus tard elle était dans la douche, l’eau chaude coulant sur son corps meurtrie. Des mois qu’elle n’avait plus prit de douche. Elle en avait presque oublié la sensation que ça pouvait procurer. Au bout de plusieurs minutes, elle referma le robinet et sortit de la douche enroulant une serviette autour d’elle. Regagnant la chambre, elle ouvrit le meuble et commença à chercher des vêtements. D’un côté gauche, il y avait des vêtements de femme, les siens. De l’autre, il y avait ceux de Jehiel. Elle passa sa main sur la totalité comme pour s’en imprégner et elle parcourut les siens, à la recherche de vêtements à se mettre. La couleur blanche attira son attention et elle s’empara de la robe.

Plusieurs minutes plus tard, habillée de la robe, elle passait la porte de la chambre à la recherche de l’homme à qui cette robe ferait revenir un tas de souvenirs. Leurs souvenirs. Elle voulait qu’il la guide. Qu’il la guide à travers ce brouillard au fond d’elle. Qu’il soit là. Parce qu’elle avait besoin de lui. Elle pouvait le ressentir. Elle entendit un léger mouvement dans le canapé et elle s’en approcha. Il était allongé sur celui-ci, les bras croisés derrière la tête, les paupières fermées. Pourtant il n’avait pas l’air de dormir. Lentement et sans faire de bruit, elle s’approcha de lui. Elle ne savait pas comment réagir. Pourtant elle agissait. Naturellement. Comme si elle l’avait toujours fait ainsi. Instinctivement elle s’allongea près de lui dans le canapé, son corps collé au sien, elle glissa ses mains sur le torse de Jehiel et son visage s’engouffra dans son cou. Elle recherchait sa chaleur. Son amour.



« You will bring beauty from my pain. »


« J’ai besoin de toi. » Souffla-t-elle tremblante. « Je sais que j’ai besoin de toi pour me souvenir. »


« I cling to your promise
There will be a dawn. »
Revenir en haut Aller en bas
Jehiel Kasey
LILADMIN • Losing what was found, a world so hollow. Suspended in a compromise
Jehiel Kasey


Messages : 362
Age : 32
Pseudo : Liily
Song : SHATTERED • Trading Yesterday

YOUR ROAD
RACE: Angel
CAMP: REBELS
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyLun 12 Oct - 19:40

Lorsqu’on est jeune et plein d'espoir, on a souvent une vision idéaliste de la vie que l’on va mener. On pense devenir un héros, servir son pays avec courage, mourir avec les honneurs après une passage rapide mais intense qui marquera les mémoires. Du moins c’était ce dont Will Kasey était convaincu lorsqu’il s’est engagé dans l’armée américaine, âgé d’à peine vingt ans. Il pensait s’amuser quelques temps, puis découvrir la réalité de la guerre. Jamais il n’avait vraiment pensé vivre une longue et paisible existence. Jamais il n’aurait cru trouver l’amour, vouloir passer le reste de son existence aux côtés d’une unique personne. Il savait ne pas être ce genre de personne. Il ne croyait pas en l’amour. Ni en la paix. Déjà, il était quelqu’un de très critique sur son environnement : l’amour, le vrai, n’était qu’une légende destinée à aux âmes esseulée, une raison d’accepter le quotidien. Lorsque que l’on espère pas, il est impossible d’être déçu. Voilà tout. Et rien de ce qui a pu lui arriver tout au long de sa vie mortelle ne pu le faire changer d’avis. Ni l’exemple de familles heureuses, ni les femmes qu’il a pu connaitre, rien. Will Kasey ne croyait en rien, si ce n’est indéfectible camaraderie militaire. Celle qui lui coûta la vie, en lui offrant finalement la fin dont il avait rêvé. Ou du moins celle qui lui correspondait le mieux. Tomber au champ d’honneur. Mais, et savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose reste encore à décider, les instances supérieures n’en avaient vraisemblablement pas finit avec lui. Il n’avait pas droit au repos éternel, à une fin qui ressemblait un minimum à ce qu’il avait imaginé. Au lieu de cela, on lui accorda un statut dont il se débarrasserait volontiers tant les inconvénients surpassaient les avantages. Une seule chose valait la peine de ce retour qu’il n’avait pas espéré. Chose à laquelle il n’avait jamais voulu croire, mais qui s’imposa pourtant à lui avait la violence d’une évidence refoulée. L’amour. Lisha.

Pourtant, à cet instant précis, Jehiel en revenait presque à douté du bien-fondé d’un sentiment aussi destructeur. L’amour était une passion qui vous consume à petit feu, il était bien placé pour le savoir. L’amour vous rendait malade, vous empêche de dormir, de manger, de vivre et il n’y a strictement rien qui puisse changer cela. L’amour vous rend dépendant, impuissant. Vulnérable. Et vulnérable, il l’avait été. L’amour représentait son plus gros point faible, un moyen de pression, la raison de son manque de discipline. Il dépendait de Lisha, bien qu’il aurait voulu tout faire pour rester libre de ses mouvements, de ses pensées. Son existence avait changé du tout au tout en la rencontrant, et il doutait à présent. Non pas pour lui, elle était la meilleure chose qui soit arrivée depuis longtemps, mais pour elle. Il était indéniable que c’était leur relation qui avait entrainé son emprisonnement et les traitements qui s’ensuivirent. Dans un sens, sans lui, jamais elle n’aurait vécu une telle chose. Sans lui, elle ne souffrirait pas à cet instant. Son corps ne serait pas meurtri par les plaies. Sa souffrance à lui avait été morale, mais la sienne bien pire. Alors oui, en la voyant, il aurait voulu ne jamais l’avoir rencontré pour qu’elle n’ai pas eu à subir ce que les démons qui avaient infligé. Quitte à mener une existence dénuée de sens, de but, d’âme. Mieux valait être un bon petit soldat obéissant n’ayant strictement rien à perdre que le responsable de la souffrance de celle qui vous aimez plus que tout. Car puisqu’il dépendant tant d’elle, la voir ainsi le blessait également profondément. Plus qu’il n’aurait cru possible. Bien pire que si il avait été celui qui aurait été blessé. La culpabilité le rongeait, et aucune logique ne pourrait contrer son raisonnement. Sans lui, elle ne serait pas dans cet état. Il était responsable. Et n’avait rien pu faire pour empêcher cela. Mais surtout, il était incapable de disparaitre de sa vie pour la protéger. Il dépendait de sa présence, avait autant besoin de sa présence que de respirer. En aucun cas il ne la laisserait s’éloigner maintenant qu’il l’avait retrouvé. Quel que soit le prix à payer.

Une journée entière passa sans le moindre changement. A intervalles réguliers, il allait vérifier que tout allait bien pour elle, puis repartait sans un bruit sous le porche. Plongé dans d’obscures pensées qui n’avaient en rien rapport avec les souvenirs heureux qu’ils avaient ici. Il n’avait pas besoin de sommeil, pas besoin de manger, rien. Seulement de réfléchir. Pendant une journée entière, de nombreuses pensées lui traversèrent l’esprit, et pourtant toutes les questions qu’il se posait ne trouvèrent de réponse. Une seule personne pouvait les lui apporter. Lisha. Et pourtant, il craignait qu’elle ne soit pas en mesure de l’éclaircir sur de nombreux points. Quelque chose avait changé en elle. Il se savait. Il le sentait au fond de son être. Elle était différente de celle qui l’avait quitté des mois plus tôt. Brisée. Des heures entières s’écoulèrent dans un silence ininterrompu. Jehiel n’était pas en mesure d’apprécier l’endroit à sa juste valeur. Il n’arrivait pas à se focaliser sur leurs moments de pure complicité, de bonheur sans nuage. Longtemps, ils s’étaient cru invincibles, et ce chalet avait représenté le havre de paix dont n’importe qui aurait rêvé en ces temps de troubles. Sauf que maintenant, c’était plutôt le seul lieu où il n’avait pas besoin de masque le sentiment d’être totalement perdu qui l’envahissaient inexorablement.

Un hurlement retentit alors de la chambre, le tirant de ses réflexions avec la brutalité d’un seau d’eau glacée qu’on lui verserait sur la tête. L’eau en moins mais le frisson était bel et bien là. En quelques enjambées, il se trouvait dans l’embrasure de la porte : Lisha était en proie avec un cauchemar qui avait tout l’air d’être affreux. Dieu seul savait ce qu’elle avait subit durant tout ce temps. Lentement, il avança, sachant qu’il ne fallait en aucun cas la brusquer. Toujours avec cette lenteur délibérée, il s’arrêta à son niveau et, une fois assit sur le bord du lit, posa doucement sa main sur le bras de la jeune femme, cherchant à la réveiller sans l’effrayer. L’effet escompté ne fut cependant pas au rendez vous, puisque ce contact la fit instinctivement se réfugier de l’autre côté. Comme une décharge électrique. Lui eu l’impression d’être un étranger à ses yeux. Un étranger dont le contact la dégoûtait profondément. Comme si il ne représentait strictement rien. Le regard qu’elle lui adressait était si dur, si différent de celui qu’il connaissait qu’il fut lui aussi saisit d’un frisson. Sa mâchoire se contracta violemment à cette idée, dissimulant de son mieux la peine qui l’envahissait. Sa femme ne le reconnaissait plus. Il n’avait jamais imaginé quoi que ce soit de pire. Etre loin d’elle dans l’ignorance était une chose. Qu’elle ai changé à ce point en était une autre.


« Lisha c’est moi. » S’efforçant de mettre le plus de calme et d’assurance dans sa voix, Jehiel savait que son regard le trahissait. Comme toujours. Face à elle, il était démuni, il n’était pas l’impassible leader de la rébellion. Il ne pouvait pas rester de marbre face à elle, et la façon qu’elle avait de le rejeter comme s’il était un étranger l’affectait plus qu’il n’aurait pu le dire. Longtemps, très longtemps ils se fixèrent, et pourtant il ne pu rien lire de nouveau dans son regard. Seulement de la méfiance. A la manière d’un animal sauvage qu’on tenterait d’apprivoiser. Mis à part qu’ils étaient mariés et que lorsqu’il leva la main vers dans une nouvelle tentative d’approche, et préféra se jeter contre le mise plutôt que d’accepter le contact. La voir ainsi le rendait malade. Lui donnait envie de régler le compte de ceux qui en était responsable. Mais surtout l’empêchait de penser à autre chose que la souffrance qu’elle pouvait ressentir. Inspirant un grand coup, il plongea de nouveau son regard dans le sien. Et tant pis si elle y voyait un inconnu, il se devait d’être là pour elle.

« Tu as besoin de temps après ce que tu as vécu, je sais. Et je vais te donner tout le temps qu’il te faut Lisha, parce que je t’aime et parce que tu es ma femme. Tu entends ? Tu es ma femme Lisha. » Une déclaration, une vraie. Le lien qui les unissait ne pouvait pas être détruit comme cela. Ils avaient partagés tant de moments ensemble qu’elle ne pouvait pas avoir oublié, c’était impossible. Il ne la laissera pas oublier. C’était hors de question. Il l’aimait trop pour cela.

« Souviens-toi. » Sa voix n’était plus qu’un souffle, presque résigné. La retrouver lui avait apporter un regain d’espoir inespéré, mais sa réaction laissait présager le pire. Et au fond de lui, il avait peur. Peur de l’avoir perdue définitivement, même s’il ne pouvait imaginer une alternative aussi terrible. Il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle se souvienne de lui. D’eux. Lentement, il s’approcha de la porte, lui adressant un dernier regard. « Je reviendrai quand tu seras prête. » La porte de ferma. Un instant, il resta immobile, contemplant la poignet dans la voir, puis sortit sur le porche. Songeur. Pessimiste. Chaque seconde qui passait amenuisait l’espoir qu’il avait. Il aurait voulu croire que tout allait s’arranger, mais l’image de Lisha se jetant contre le mur pour se défaire de son contact ne cessait de le hanter. Avait-il changé à ce point là ? Au point qu’elle ne le reconnaisse plus ? D’accord, il avait fait des choses dont il n’était pas fier cette dernière année, mais ils étaient en guerre. Et ne savait plus quoi penser. Ni ce qu’il était sensé faire à cet instant précis.

Exténué, il s’allongea finalement sur le canapé, les yeux clos. Dormir n’était pas une possibilité envisageable pour un ange, mais l’immobilité lui convenait. Même s’il n’arriverait à faire le vide, il allait essayer. N’avait rien d’autre à faire que trouver le moyen de lui rappeler qui elle était. Qui ils étaient, ce qu’ils représentaient. Un mariage. Plus qu’une simple union mortelle. L’engagement d’être là quoi qu’il arrive. Quoi qu’il arrive…

Un contact familier le réveilla soudain, dans la mesure où il était dans un demi-sommeil faisant abstraction de son environnement. Il ouvrit les yeux et cru sincèrement être victime d’une hallucination. Elle était là. Elle. Lisha. Vêtue de la robe qu’elle portait à leur mariage. Sa gorge se serra en repensant à ce moment mais il ne dit rien. Se contenta de la regarder et cru être réellement en train de rêver quand elle se blottit contre lui. Exactement comme elle avait l’habitude de le faire du temps où ils pouvaient être ensemble sans se poser de questions. Son corps frissonna à ce contact qui lui avant manqué trop longtemps, et il déplia le bras pour l’enlacer, son visage effleurant ses cheveux humides. Ses doutes s’envolèrent immédiatement, il n’avait plus de raison de croire que ce qu’ils avaient ne reviendrait pas. La preuve était irréfutable. Elle était là, avec lui. Et rien ne viendrait se mettre entre eux.


« Je suis là. » C’était la vérité. La serrant un peu plus fort pour qu’elle cesse de trembler, il reprit d’un ton qu’il savait confiant et rassurant. Celui dont on a besoin. Celui dont elle avait besoin. Il le savait. « Tu te souviendras de tout, je te le promet. Même si je dois tout de raconter depuis le début, tout t’en souviendras. Fais moi confiance. » Au plus profond de lui, il savait qu’il y parviendrait. Que ce qui les unissait serait plus fort que le mal qui lui avait été fait. Elle voulait se souvenir, il était pour l’aider. Rien ne pouvait plus les empêcher de retrouver ce qu’ils avaient. Ou même simplement être capable de reformer le couple qu’ils étaient. Avant. Il y a une éternité.

« Je ne sais pas par où commencer pour que tu te rappelles de nous. Il y a tellement de choses qu’en choisir une serait totalement idiot. » Il s’arrêta, puis se décala pour pouvoir la regarder dans les yeux. Longtemps, très longtemps, il garda ses yeux fixés dans ceux de Lisha, examinant chaque parcelle de son visage. Et sentait que, petit à petit, elle retrouvait la familiarité de cet échange muet. Plusieurs minutes durent s’écouler sans que l’un ou l’autre ne brise le silence rassurant de chalet, puis Jehiel décida de tenter le tout pour le tout. Avec une lenteur extrême, de peur qu’elle ne se contracte, il lui effleura le visage du bout des doigts, déplaça une mèche de cheveux pour finir par dessiner le contour de ses lèvres. Un tracé si familier qu’il ne regardait pas ce qu’il faisait, seulement ses yeux. Alors, enfin, il remonta le menton de la jeune femme jusqu’à ce que leurs visages ne se frôlent et se figea. Dans l’attente d’une mouvement de recul, d’une résistance qui ne vint pourtant pas. Enfin, il ferma les paupières et sans plus réfléchir au pourquoi du comment, l’embrassa sans se soucier de quoi que ce soit. Ce n’était pas un baiser timide, mais bel et bien celui d’un amant retrouvant celle qu’il aime après une année de séparation. La passion, le manque étaient trahies par l’intensité de ce contact auquel elle répondit presque instinctivement. C’était tout simplement inné. Naturel. C’était l’Amour, le vrai.

Tout prend cependant fin à un moment ou un autre et ce fut presque haletant qu’il se détacha de Lisha sans la quitter des yeux. Appuyé sur un coude dans l’étroitesse du canapé, il eu un semblant de sourire avant de lâcher :
« Dis moi ce que tu veux savoir maintenant. Absolument n’importe quoi. »
Revenir en haut Aller en bas
https://no-roads-left.forumactif.com
Lisha Kasey
LOLADMIN • The opposite sides on which we fall. The loving you laters if at all.
Lisha Kasey


Messages : 313
Age : 34
Pseudo : Lolote
Song : Sia ● Breathe Me
Citation : There's always some hope. Always

YOUR ROAD
RACE: Demon
CAMP: Good
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyLun 9 Nov - 2:27

I said I'd come for you [R.] A2xbeq


Une année. Une longue et interminable année à souffrir loin de lui. Une année à se croire morte avec pour seul souvenir son regard. Une année à ne plus croire en rien si ce n’est à le revoir à nouveau. A retrouver son odeur, sa chaleur, une année à prier qu’il lui revienne enfin. Pour une heure, une journée. Pour une vie entière. Juste qu’il lui revienne. Elle était prête à tout donner. Même sa vie. Elle était prête à tout donner pour l’avoir à ses côtés. Et maintenant qu’il était tout contre elle, elle n’arrivait juste pas à apprécier le moment à sa juste valeur, comme si tout cela était irréel. Comme si elle n’était plus Lisha et il n’était plus Jehiel. Mais c’était impossible. Les faits étaient là et lui montraient à présent la vraie valeur de leur retrouvaille. Il fallait qu’elle y croie. Il fallait qu’il y croie lui aussi. Qu’il l’aide à y voir plus clair, à se retrouver. A les retrouver. Elle avait subit tellement de choses qu’elle en était arrivée à ne plus se souvenir d’elle, de leurs moments, de leurs petits gestes si importants. De leur bonheur. De leur amour. Mais plus elle était là contre lui, plus les sensations habituelles revenaient peu à peu. Elle revenait. Elles étaient là. Juste contre sa peau.

Sa voix la fit frissonner alors qu’il la serrait un peu plus fort contre lui. Elle avait besoin de ça. De ce contact, de cette étreinte, de son amour. Elle avait besoin de lui plus que de sa propre vie. Elle le savait à présent. Elle l’avait juste su quand il l’avait ainsi serré contre lui. Son amour réchauffait tout son être, elle n’avait plus peur, puisqu’il était là. Elle n’avait plus mal puisqu’il était là. Il réparait son corps brisé. Son cœur, lui, était intact. Il avait juste attendu qu’il le fasse rebattre à nouveau. Il ne fallait que sa présence pour qu’il s’affole, pour qu’il lui donne cet avant goût de ce qu’elle avait pu ressentir avant. Il y a une éternité.

Ses mots la berçaient, ses mots lui donnaient l’espoir de ne pas être seule. L’espoir d’être enfin libre, à l’abri, protégée de tout, entourée de lui. L’espoir de l’aimer à nouveau. De l’aimer comme avant. Même si ce sentiment n’était jamais partit. C’est lui qui l’avait fait survivre si longtemps. Ce sentiment avait été destructeur car il était à l’origine de ses blessures mais c’est grâce à lui si elle était en vie. Car elle avait une raison d’espérer, une raison d’exister. Une raison de le revoir. C’était grâce à lui si elle était en vie. Grâce à lui si elle n’avait pas abandonné sous les coups. Grâce à lui. Jehiel.

Doucement, ses yeux trouvèrent leurs reflets dans les siens. Comme une évidence. Comme le souvenir du passé retrouvé. Elle aurait pu rester des heures à le regarder. A examiner chaque parcelle de son visage, à respirer chaque effluve de sa peau, à ressentir chaque sentiment qu’il arrivait à lui faire revivre. Elle aurait pu mourir là dans ses bras. C’était la plus belle des morts. Car elle était avec lui, près de lui, contre lui, pour lui. Ses yeux avaient tant de choses à dire, à travers, elle y voyait tous leurs souvenirs. A travers ses yeux elle arrivait à voir ce qu’il ressentait pour elle. Et c’était beau. Magnifique. A vous couper le souffle. A travers ses yeux elle se sentait aimée. Unique. Fragile. Belle. A travers ses yeux elle avait l’impression d’exister, d’être importante. A travers ses yeux elle savait qui elle était. Grâce à lui.

La main de Jehiel effleura son visage et elle ne bougea pas. Ca lui faisait un bien fou. Comme si elle avait attendu tout ce temps loin de lui juste pour ce contact, comme si elle avait survécut pendant si longtemps rien que pour le baiser qui allait venir. Alors qu’il passait son doigt sur ses lèvres, elle ferma les yeux et savoura ce geste. Elle sentait son cœur s’affoler dans sa poitrine au rythme de la passion. Alors il remonta son menton et elle plongea à nouveau son regard dans le sien. Elle savait que c’était ça qui la retenait en vie. C’est ça qui valait le coup d’exister. Leurs lèvres se trouvèrent et elle ferma les paupières. Comme une explosion de sensations, elle avait enfin à nouveau le goût de ses lèvres sur les siennes. Elle avait l’impression que c’était leur premier baiser tellement elle avait perdu l’habitude de ressentir la chaleur de ses lèvres sur les siennes. Fort, intense, magique. Alors qu’il l’embrassait et qu’elle y répondait, un millier d’images défila dans sa tête. Elle se revoyait en robe de mariée, dans son regard. Elle se revoyait se chamaillant pour un pot de glace sur le canapé où il se trouvait à cet instant précis, dans son regard. Elle se revoyait sur les marches du porche, une tasse en main alors qu’il lui demandait de l’épouser, dans son regard. Elle se revoyait dans leur lit, haletante, contre sa poitrine, dans son regard. Elle revoyait sa vie avec lui. C’est à cet instant précis qu’elle sut. Qu’elle sut qu’il était tout ce qu’elle avait, tout ce qu’elle avait attendu pendant cette année. Elle savait qu’il était tout et qu’il serait tout pour le restant de sa vie. On avait beau l’éloigner de lui, la faire souffrir, la briser, elle se retrouverait toujours à ses côtés. Il serait toujours le seul à pouvoir la réparer. Le seul à pouvoir l’aimer. Le seul.

Haletante, il se sépara d’elle et elle resta un instant les yeux fermés, pour qu’aucune de ces images ne s’en aillent. Elles étaient sa raison d’exister. Elles étaient son passé, son présent, son avenir. Elles étaient sa vie. Il était sa vie. Elle sentit le souffle chaud de Jehiel et elle ouvrit doucement les yeux, les plongeant dans les siens. Elle avait tant vu. Tant ressentit. Elle avait l’impression d’avoir reçut dix ans de vie en pleine figure, et ce, par un seul baiser. Comment était-ce possible ? Leur amour était-il si fort et indestructible qu’il avait le pouvoir de la faire revenir ? De la faire redevenir à nouveau elle. Comme avant. Il y a une éternité. Un an.

Elle laissa un instant de silence après sa phrase et doucement, à son tour, elle effleura son visage. Elle voulait s’assurer que ce n’était pas un rêve, que ce n’était pas encore un tour de Deena. Mais il était bel et bien là. Réel. Tout était réel. Sa main glissa finalement dans son cou et une larme coula sur sa joue. Le retrouver était la plus belle et inimaginable des choses dont elle aurait pu rêver.


« Comment notre amour peut-il être aussi fort ? » Demanda-t-elle soudainement, dans un murmure. Ce n’était pas une question mais plutôt une constatation. Une affirmation. Leur amour était fort. Beaucoup plus fort que n’importe quoi. Elle s’en rendait compte à présent.

Elle posa sa main sur le torse de Jehiel et glissa son regard sur leurs corps enlacés, elle inspecta un instant sa robe blanche et remonta le regard vers lui.


« Tu te souviens de notre mariage ? »

Elle, elle s’en souvenait. C’était un de ses plus beaux souvenirs. Il lui était apparut quand il l’avait embrassé. Il l’avait submergé.

« Tu peux me répéter ce que tu m’as dis ce jour là ? Tes vœux tu t’en souviens ? Redis-les-moi. » Murmura-t-elle, se blottissant à nouveau contre lui.

Elle avait juste besoin qu’il les lui dise à nouveau pour qu’elle soit véritablement elle. Elle avait juste besoin de les entendre pour savoir que quoi qu’il arrive, peu importe où elle est, ce qu’elle devient, elle ne vivra que pour lui et pour leur amour. Elle avait juste besoin qu’il réitère leurs vœux. Leur mariage.
Revenir en haut Aller en bas
Jehiel Kasey
LILADMIN • Losing what was found, a world so hollow. Suspended in a compromise
Jehiel Kasey


Messages : 362
Age : 32
Pseudo : Liily
Song : SHATTERED • Trading Yesterday

YOUR ROAD
RACE: Angel
CAMP: REBELS
RELATIONS:

I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] EmptyVen 29 Jan - 1:00

Le manque est une étrange sensation. Il y a le manque physique, le manque d’une drogue ou d’une substance qui détruit chaque cellule de votre organisme à petit feu. Une douleur physique et sournoise contre laquelle on ne peut rien. Sur laquelle même le temps est impuissant. Une douleur qui ne peut disparaitre qu’avec une nouvelle dose, et ainsi de suite. Le manque vous prend aux tripes, occupe la moindre de vos pensées et vous laisse dans un état somme toute assez pitoyable. Mais ce n’est rien à côté du manque de quelqu’un. Ou plutôt du manque de l’unique personne dont vous avez besoin. Celui là vous rend plus malade que la plus addictive des drogues, car rien ne peut le faire disparaitre. Celui là vous ronge lentement mais sûrement. Vous pousse à élaborer mille scénarios plus catastrophiques les uns que les autres car vous être dans l’ignorance la plus totale. L’ignorance. Le néant. L’incertitude. L’angoisse. Tout à la fois. Jehiel avait tout ressentit d’une puissance qu’il n’aurait cru possible. Il avait vécu le manque comme une drogue, un virus, une folie. Il avait presque sombré dans une folie dévastatrice où il n’accordait plus le moindre crédit à sa propre existence. Il avait faillit. Il n’avait fait qu’un seul et unique serment à sa femme, et il n’avait pas être capable de le respecter. Elle avait disparu, et les dernières semaines il l’avait cru morte. Ou pire. Il ne savait plus que croire, parce qu’il était dans la plus totale des ignorances. Et là, le manque prenait une autre tournure. Il s’accompagnait du regret. De la culpabilité. Si elle n’était pas à ses côtés à cet instant précis et si cela le faisait souffrir jusqu’au fond de son être, c’est qu’il n’avait pas pu l’aider. Il l’avait retrouvée, mais n’avait pas pu être là quand elle en avait besoin. Lui seul était à blâmer pour la souffrance indescriptible qu’il avait ressentit.

Et pourtant.

Pourtant le manque pouvait disparaitre instantanément. Des semaines de lente agonie s’effaçaient comme par magie dès lors que leurs regards se croisaient. Son regard. Malgré tout ce qui avait pu se passer, malgré ceux qui avaient essayé de les détruire, ils étaient de nouveau réunit. L’absence n’était plus qu’un mauvais souvenir, un cauchemar qu’ils allaient tout faire pour ne pas réitérer. Plutôt mourir que de revivre une année comme celle-ci. Il avait déjà été tué une fois avant de devenir un ange, et l’expérience avait été largement plus supportable. Plus courte, et il avait été le seul impliqué. Il s’agissait ici de Lisha. Et il n’avait pas supporté l’idée qu’elle puisse avoir souffert. La réalité était pourtant là, le frappant comme une gifle bien sentie, mais il ne pouvait pas. Il craignait pour sa santé mentale s’il apprenait en détail ce qu’elle avait subit. Au contraire, il fallait agir de la manière opposée. Ne pas parler du passé. Du moins pas de ce qui faisait trop mal tant qu’elle n’en éprouvait pas le besoin. Il l’épaulerait, la guiderait, l’aimerait jusqu’à ce que ses cicatrices commencent à se refermer. Physiques et morales. Un corps pourrait toujours se remettre, ou presque, alors que les blessures de l’âme mettraient des années à cicatriser, si elles y parvenaient un jour.

La meilleure manière qu’il ait trouvée pour la soutenir dans cette épreuve était d’être présent. Quoi qu’il arrive, quoi qu’elle fasse. Quelques en soit les conséquences. Il s’en fichait de la rébellion et de l’Apocalypse, elle était la seule dont il se préoccupait. Et la sentir contre lui, cette présence si familière et qui pourtant semblait revenir d’une autre époque le confortait dans cette idée. Il allait tout faire pour qu’elle aille mieux. Ce n’était ni un défi, ni une volonté. C’était un fait. Rien ni personne ne pourrait les séparer maintenant. Ce qu’ils avaient réussit à construire était trop précieux, trop unique pour être remit en question par qui que ce soit. Et le regard qu’ils échangeaient à cet instant précis en était la preuve. Il sentait qu’elle se rappelait. Ses yeux étaient si expressifs qu’il avait toujours su lire en savoir. Un éclat particulier lui indiquait si elle était malheureuse ou au contraire débordante de bonheur. Ils avaient toujours su se comprendre, et c’était probablement la raison pour laquelle ils ne pouvaient pas vivre séparés. C’était comme si une part de lui-même lui appartenait et dépendait de sa présence. Sans elle, c’était son humanité qui en prenait un coup, et il devenait un soldat comme les autres. Une machine incontrôlable, prête à contrôler. Elle était le reflet humain de son âme, à ceci près qu’elle appartenait au camp opposé. Mais cela faisait bien longtemps qu’ils avaient dépassé ce stade. Elle était celle qui le ramenait sur Terre, tempérait ses actions, adoucissait son cœur. Le faisait battre. Elle était sa raison de vivre, tout simplement.

Son corps frissonna au contact de la main de la jeune femme. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas eu de contact physique avec qui que ce soit. Plus d’une année à vrai dire. Mais elle était la seule qui puisse arracher en lui ce genre d’émotions, et aucune autre femme n’avait réussit à le lui faire oublier. Sa vie au camp lui avait montré que certains étaient capables de se remettre de l’absence pour commencer à bâtir une autre relation. Pas lui. S’il n’avait pas Lisha à ses côtés il était simplement incapable de vivre. Il ne passait pas à autre parce qu’on ne peut pas faire comme si son cœur était encore là alors qu’il lui avait été arraché. Son absence avait laissé un trou béant dans sa poitrine qu’elle seule était en mesure de combler. Et elle l’avait fait. Elle était revenue, et son corps tout entier redevenait fébrile à son contact. A la chaleur de sa peau et la doucement de ses doigts. A l’intensité de son regard qui éclipsait tout le reste. L’univers se résumait à deux yeux azur fixés dans les siens.


« Parce qu’on est fait pour s’aimer. C’est peut être physique, psychique, psychologique, scientifique ou destiné, je n’en sais rien. Je sais juste que j’ai besoin d’être avec toi. C’est tout. »

Suivant son regard, il suivit un pli sur sa robe de mariée. Il n’aurait jamais cru qu’elle puisse la reporter un jour, et surtout pas dans ces circonstances. Elle lui allait à merveille, malgré tout ce qu’elle avait subit. Par flashs, les souvenirs de leur union lui revenaient en mémoire. Ou plutôt, des souvenirs de la Lisha qu’il aimait plus que tout. Avec le plus beau sourire qui lui avait été donné de voir. Lumineux, et tellement heureux. Elle était heureuse ce jour là, et lui aussi. Il n’avait pas connu de si beaux jours que celui là. Chaque seconde était gravée dans sa mémoire comme l’unes des plus précieuses, et lui avait permit de tenir le coup lorsqu’ils étaient éloignés. « Bien sûr que je m’en souviens. Comment aurais-je pu oublier. »

Ce n’était pas non plus une question. Même si il l’avait voulu, il n’aurait pas pu oublier ce jour. Le plus beau jour de sa vie. Littéralement. Son existence humaine et antérieure à sa rencontre avec elle paraissait bien fade face à leur mariage. Il s’arrêta un court instant pour la regarder et la serra contre lui plus étroitement. Posant son visage contre ses cheveux, respirant leur parfum. Il n’avait pas changé. Elle dégageait toujours le même parfum enivrant. « Je peux oui. »
Il prit une grande inspiration pour commença à parler. Les mots s’enchainaient, fluides et naturels. Cela faisait des années de cela, et pourtant le discours qu’il avait prononcé ce jour était le même. Mot pour mot.

« Si je ris, si je souris tu en es la raison. Si j’ose rêver de nouveau, c’est grâce à toi. Passer le reste de ma vie à tes côtés, prendre soin de toi et être là pour toi dans tout ce que la vie a à nous offrir est la seule chose que j’attende avec joie et impatience. C’est pour cela que je serai vrai et fidèle jusqu’à ce que la mort nous sépare »

Sa gorge s’était légèrement nouée sur la fin. Ce jour là, il n’avait pas cru possible que la mort puisse les séparer. Et pourtant, leur séparation avait été pire que la mort puisqu’elle avait souffert plus qu’il ne saurait jamais l’imaginer. Bien que ce soit de l’histoire ancienne maintenant, il ne serait probablement jamais plus capable de la laisser partir loin de lui.
« Mais ce n’est pas vraiment ce dont je me souviens le plus. C’est de ma demande, tu t’en souviens ? Ici même. Je t’ai dit que Je ne me voyais pas vivre sans toi à présent. Que je ne savais même pas comment j’arrivais à survivre plus de deux jours loin de toi. J’ai survécu, mais de justesse Lisha. Je t’ai aussi dit que qu’importe ce que l’on était, on avait nous aussi le droit de s’aimer. D’être heureux. Et c’est avec toi que je l’étais. »

Ses yeux étaient dans la vague maintenant. Il revoyait la scène dans ses moindres détails. La tasse, sa robe, la cabane. Sa coiffure, son sourire, son regard. Tout. Et il aurait été prêt à argumenter toute la nuit pour qu’elle accepter de l’épouser, même si l’idée lui était venue soudainement. Jamais il n’avait regretté d’avoir agit ainsi. Elle était, et resterait la plus belle chose qui lui soit arrivée. Clignant plusieurs fois des paupières, il reprit ses esprits et se rendit compte qu’elle était restée silencieuse. Ses deux mains vinrent encadrer son visage parfait alors qu’il refusait de s’éloigner d’elle ne serait ce que d’un centimètre, et murmurait, comme effrayé à l’idée de briser le silence.

« Je t’aime Lisha. Même si le jour de notre rencontre je n’aurais pas imaginé qu’on aurait eu la chance de vivre cela, je t’aime et rien ne pourra jamais changer cela tu m’entends ? Rien, jamais. Je t’aimerai toujours, quoi qu’il arrive. »
Revenir en haut Aller en bas
https://no-roads-left.forumactif.com
Contenu sponsorisé





I said I'd come for you [R.] Empty
MessageSujet: Re: I said I'd come for you [R.]   I said I'd come for you [R.] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
I said I'd come for you [R.]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NO ROADS LEFT :: 
AND THE CHAOS
 :: EXTERIEURS
-
Sauter vers: