JASMIN • Pink devil inside

•• NOM : KENSINGTON.
•• PRENOM(S) : Jasmin. Son prénom est le seul fragment de l'humaine qu'elle fut.
•• AGE : 522 printemps infernaux.
•• LIEU DE NAISSANCE : Un petit village dont elle ne se souvient plus le nom en Angleterre.
•• STATUT : Démone.
•• CAMP : Le dessein de Jasmin est purement et simplement démoniaque.

•• Save Yourself From Fading Away

Rôle :

Elle a fait, il y a de ça déjà des décennies, le choix de la facilité. Etre bon n’est pas chose facile, et Jasmin n’a jamais été douée pour se vouer à quelque chose. Aussi lorsqu’une main démoniaque se tendit vers elle remplie de promesses de vengeance, elle la serra essuyant ainsi tous les déterminismes tacites dont on ne lui avait jamais expliqué la raison. Jasmin n’avait pas scellé son destin pour la vie, qu’est-ce qu’était une vie au regard d’un mortel de son époque ? Quarante ans, cinquante ans s’il commettait peu d’impairs et si son corps demeurait à peine buriné par les coups. L’éternité ne peut pas être mesurée, ni être imaginée, voila la plus grosse erreur commise par Jasmin. Sa vie était vouée à commencer à sa naissance et se terminer autour de la moitié d’un siècle et moins, l’éternité ne représentait que du « temps » en plus pour l’esprit étriqué et paysan de la jeune fille. Le temps s’étira, sans finalité, elle avait offert son âme, ainsi que son laps de temps sur terre à une entité maléfique par pure haine après tout elle méritait peut être son destin, mais qui pouvait vraiment mériter ça ? Celui qui scella leur contrat avait grand espoir en Jasmin, elle apprécia même ressentir les ambitions qu’il avait pour elle, après tout au début elle n’était qu’une paysanne dans son esprit. Du moins, elle les apprécia jusqu’à être envoyée en Enfer. Ignorante, elle n’avait pas imaginé qu’il ne l’avait choisi que pour être le meilleur serviteur de Satan et pour se faire un séjour au purgatoire était obligatoire. Quel que soit le rôle qu’a tenu Jasmin, jamais il n’eut d’importance, elle n’a toujours que fait se soumettre à des ordres au dessus d’elle. Elle avait pactisé avec le diable pour s’émanciper de déterminismes pour que de nouveaux s’abattent sur elle, plus puissants et radicaux de ceux qu’elle désirait tant se libérer.

Expérience / Maitrise :

En cinq siècles, la démone Jasmin a réduit l’ancienne mortelle qu’elle avait été en une si infime partie d’elle qu’on ne pourrait croire qu’elle n’acquit jadis dans le ventre d’une femme. Tout soupçon d’humanité a été broyé, dilapidé, par des décennies de torture. Son seul et unique dessein est de propager la volonté de son maitre qui contrôla l’éducation de sa pupille avec une finesse presque admirable si elle n’avait pas été démoniaque. Pendant ces décennies, Jasmin n’était arrachée de l’Enfer que pour des missions commandées par son maître lors desquels il assurait ses leçons particulières, une fois la tâche terminée elle retournait à la damnation où le temps infernal dépassait l’éternité. Elle devint un soldat démoniaque d’une grande puissance à une faiblesse près, il lui est intolérable de croiser le regard de ses victimes humaines, malgré toute la volonté de son maitre pour corriger ce défaut il n’y parvint jamais bien que jamais n’ait pas le même sens pour un démon. Jasmin a déjà ôté la vie à des centaines d’humains, et décimé des lignées entières. Son pouvoir s’exacerbe lorsqu’elle ressent de puissantes émotions, jusque là seule la colère a attisé sa puissance, aussi c’est la seule émotion attribuée aux démons mais une bien plus puissante, encore inconnue à Jasmin existe bel et bien, et est portée par l’humanité entière.

Réaction face à l'Apocalypse :

L’apocalypse représenta une bouffée d’oxygène pour Jasmin. Il peut paraitre assez gros de dire cela, mais ce fut la manière dont elle perçue la fin du monde. Elle était enfin libérée de ses chaînes, pour évoluer sur la terre ferme. Elle vit en l’apocalypse une formidable parcelle de liberté. Surtout qu’elle annonça sa dernière mission, l’ultime mission qu’elle tiendrait jusqu’au bout du chemin. Jasmin doit aujourd’hui s’appliquer à s’immiscer dans le train de vie des humains du moins ceux qui restent, disparaitre en leur sein, se faire accepter en tant qu’égal. Une tâche loin d’être facilitée par l’apparition des Élus dont les pouvoirs restent encore peu connus des démons. Aussi, elle n’est pas seule pour mener à bout cette tâche, son maitre a pris soin de lui adjoindre une complice pour mieux s’intégrer. Comme si des jumelles démoniaques rousses passeraient inaperçues.

•• Damned & Divine

- Humaine, Jasmin a longtemps été contrainte de renflouer toutes ses haines, rancœurs. Chacune de ses paroles devaient être pesées, et traduites dans un langage simple. Pour autant dire, elle n'ouvrait presque jamais la bouche. A sa transformation en démone, la franchise ce trait de caractère qu'elle ne pouvait laisser apparaitre s'exacerba. Jasmin ne s'embarrasse plus de ces caractéristiques plus ennuyeuses que la pluie comme la subtilité, la délicatesse, ou encore le tact. Elle ne sait même plus comment en faire preuve, et peut paraître aux yeux d'humains normalement constitués et mêmes de démons franchement brutale ou encore assez cinglée. Mais ce fait ne la perturbe pas le moins du monde, même s'il fut un temps où elle devait se fondre dans la masse pour mieux semer la haine, elle ne considérait déjà les humains que comme des dégénérés ne faisant que reproduire les mêmes choses depuis des millénaires. Depuis l'apocalypse, plaire aux humains est loin de faire parti de ses objectifs, et elle ne s'embête plus avec leurs idiotes manies sans raison d'être. Du moins, elle jouissait de cette possibilité jusqu'à recevoir les nouvelles directives infernales...

- Comme vous auriez pu le deviner, Jasmin a beaucoup de difficulté à s'adapter aux relations sociales et ce malgré ses X siècles. Elle a intégré, heureusement d'ailleurs depuis le temps, qu'elle devait se fondre parmi les simples humains pour mieux semer haine, colère, vengeance enfin toutes ces choses que font les démons. Mais elle est totalement hermétique aux uses et coutumes de ces populations qu'elle juge stupides, et inutiles. Aussi elle a beaucoup de mal à comprendre pourquoi les humains sont si heureux de fêter chaque année à la même date le fait de vieillir, et de se rapprocher de leur mort; ou encore de faire croire aux petits enfants que c'est un gros barbu répugnant habillé en rouge qui leur offre des cadeaux, alors que c'est toute la famille qui s'est ruinée pour acheter tous ces objets sans importance appelées jouets.Cette insensibilité aux seuls charmes de la vie des mortels fait apparaître comme Jasmin sans cœur, et antipathique. Difficile de contredire cette évidence.

- Néanmoins, Jasmin a bien compris que les nouveaux maux de ses contemporains étaient le sexe, l'argent, et l'auto-destruction. Ils sont d'ailleurs très vite devenus ses propres maux bien qu'elle se dit au dessus tout ça. Depuis sa naissance à la Renaissance où elle manquait de tout, et en fait n'avait rien, Jasmin a très vite su apprécier la consommation de masse. Elle s'avère être une véritable férue de chaussures, mais elle reste une fashion pas comme les autres et n'attend pas les soldes pour se procurer de nouveaux souliers. Jasmin est plus du genre a arracher la vie du propriétaire et des vendeuses pour faire son choix en toute quiétude. Son autre dépendance reste la technologie, Jasmin peut s'avérer très geek enfin seulement dans la volonté compulsive de posséder tout ce qui peut avoir un écran, autrement dit elle ne sait absolument pas se servir de tous ces gadgets derniers cris. Excepté les téléphones portables, elle fait mine de dire que c'est pour son intégration, mêmes si les humains craignent en général, sa couverture d'humaine doit rester digne de sa personne et un mortel ne possédant pas de portable craint encore plus qu'à la normale. De plus, Jasmin a rapidement assimilé que les mortels pensaient plus avec leurs organes reproducteurs qu'avec leurs cerveaux. Aussi, bien que rien ne la vouait à être douée pour la drague, Jasmin s'avère être une redoutable séductrice jouant de tous les atouts du corps qu'elle occupe pour mieux attraper ses victimes.

- Jasmin est totalement satisfaite de son apparence, bien qu'elle doit aujourd'hui partager cette satisfaction avec une jumelle. En réalité, elle a rapidement tronqué et oublié ce qu'elle était jadis humaine pour le corps qu'elle occupe depuis maintenant environ cinq siècles. Son image de mortel lui apparait flou, elle se souvient avoir à peu près la même taille qu'autrefois, elle était et est assez grande encore, d'ailleurs cette caractéristique était assez rare pour l'époque, mais elle se rappelle surtout qu'elle était aussi rousse lorsqu'elle était mortelle. Pas le même roux qu'aujourd'hui, un roux plus clair mais plus foncé qu'un blond vénitien d'ailleurs quand quelqu'un évoque son passé c'est la seule image nette qui lui apparait, une partie de son ancienne chevelure. Son nouveau corps a été choisi par son maître qui ne lui évoqua même pas la possibilité de conserver son apparence humaine, elle n'était plus humaine, de cette courte vie elle ne garda que son prénom. Il ne lui avait pas révélé que la mortelle qu'il avait choisi était reliée à une jumelle qui devint par la suite la sienne, reproduisant le lien familial des victimes-humaines. Son éternité démoniaque lui a révélé de nombreux plaisirs dont elle ne pouvait décemment pas profiter dans son laps de vie mortel, parmi eux la possibilité de s'habiller à son bon désir. S'émancipant au fur et à me sure des siècles de tous les codes éthiques qui bercèrent son éducation d'humaine, Jasmin perdit toute pudeur et étala sa féminité. Ses tenues pas toujours du meilleur goût surtout dans ses débuts de démone reçurent longtemps la désapprobation de son maître sans pour autant qu'il ne lui dise quoi que ce soit à ce sujet, voyant bien que c'était un des seuls petits bonheurs de sa pupille dont il n'aurait jamais eu cœur de lui priver. A peine plus mure aujourd'hui, Jasmin adapte son style à l'époque et aux lieux de ses missions, conservant malgré tout un goût assez douteux pour les vêtements éloquents. Néanmoins, elle a fait la récente acquisition de quelques robes très simples recouvrant le haut de ses genoux, un miracle.

- Liam, son maître, occupe une grande place dans l’existence de la jeune fille. Rien d’étonnant dans cela, il est celui qui est à la base de son pacte avec le diable, une sorte de serpent qui la persuada de rejoindre l’obscurité. Il serait faux de dire que Jasmin n’a jamais ressenti de la haine pour son maître, ses allers-retours en Enfer n’ont jamais été des sinécures et il est loin d’être un modèle de patience. Liam s’emporte très vite lorsqu’il n’obtient pas de sa pupille ce qu’il projette, ses volontés sont parfois implicites ce qui rend la tâche de satisfaire son maître encore plus difficile. Pourtant avec les décennies, Jasmin s’est accoutumée à la personnalité lunatique de Liam, mais pas aux reproches qu’il lui crache à la figure dès qu’elle commet un acte qui lui déplait. Liam est un homme qui malgré sa qualité de démon a su rester raffiné, et très à cheval sur les bonnes manières, la plupart des remontrances qu’il fait contre la jeune fille sont souvent de cette ordre. Ses qualités ne font pas de lui une midinette dans le monde démoniaque, il est très respecté et la puissance qu’il a accumulé pendant des siècles impressionne plus d’un démon peu amen pourtant aux compliments. Ce qui le rend différent de tous les autres serviteurs du diable, est qu’il possède un impressionnant esprit d’analyse et préfère réfléchir avant d’agir. Il tente d’ailleurs opiniâtrement de transférer à sa pupille cette qualité, mais celle-ci semble complètement hermétique à tout ce qui touche de près ou loin à l’ordre, ou à la réflexion. On peut d’ailleurs se demander pourquoi a-t-il voulu former Jasmin en particulier, son unique élève. Peu disposée en apparence aux talents démoniaques, Jasmin n’a pas grand-chose de la candidate idéale au poste. Ce fut une sorte de défis pour Liam de faire intégrer les notions de base de l’éducation à une Jasmin assez farouche. Il est assez fier aujourd’hui de la démone qu’il a formée, même si elle n’est pas aussi parfaite qu’il l’espérait, il s’est peu à peu attaché à elle. Tous deux forment une sorte de famille pour le moins étrange qui a dépassé l’aspect purement contractuel de leur alliance.

- Jasmin compte de nombreuses faiblesses qui ne la feront jamais entrer en lisse pour le trophée de meilleur démon du siècle - du moins s'il existait. La démone est très réceptive aux flatteries, on peut facilement l'aveugler et la rendre aussi douce qu'un chaton avec quelques compliments subtils. Peu habituée pendant sa vie d'humaine aux gentillesses, elle s'est facilement accoutumée à recevoir parfois quelques louanges sur son travail ou sur son allure par des humains admiratifs. Son maître par contre n'est pas prompte à lui en donner, il n'aime guère le côté superficiel de sa pupille et n'est pas prêt à lui faire plaisir de ce côté, d'ailleurs il influence les autres démons avec lesquels il la fait travailler parfois de ne pas jouer à ça avec elle. De plus, sa capacité de concentration reste assez faible pour ne pas dire nulle, son esprit ne peut se focaliser sur quelque chose seulement s'il est en action enfin cela dépend, si c'est un démon qui fait un monologue sur son dernier meurtre par exemple vous pouvez être sure que soit Jasmin baisse le nez pour observer son allure soit elle s'en va tout simplement oubliant la présence du bavard. Elle a une mémoire assez sélective et peut aisément éffacer complètement des éléments de son existence s'ils ne lui conviennent pas, c'est ainsi qu'elle a pu oublier entièrement sa nature humaine en quelques années.

- Eulalie,

Crédits : LJ©Uncreative; phuck; idiotk1d; always_muneca; sh3ell3y; little_b0xes;

•• Memories

Avant l'Apocalypse :

I

Le ciel était bas et gris, des bourrasques nettoyaient la terre battue et les champs, de la poussière marron voletaient puis retombaient. Les animaux étaient agités, les chevaux dans leurs écuries hennissaient et tapaient avec leurs sabots, les poules voletaient au moindre bruit et leurs caquètements formaient un brouhaha assourdissant dans les poulaillers. Le temps semblait annoncer un mauvais présage, tous les paysans s’étaient réfugiés en milieu d’après midi chez eux priant pour que les intempéries ne soient pas funestes pour leurs récoltes. Une jeune fille avait préféré ne pas rentrer chez elle. Recroquevillée au fond d’un poulailler, ses yeux étaient embués et collés, de toute manière elle ne voulait pas les ouvrir, elle voulait disparaitre, elle, ses yeux, tout ce qu’elle était. Une barrière invisible la séparait de l’agitation des poules qui évoluaient dans une grande animation que le petit espace contrôlait à moitié. Elle n’avait pas vu le temps virer, l’obscurité ne l’avait pas étonné, il lui semblait naturel vu ses perspectives actuelles. Bientôt, on la chercherait et pas seulement parce qu’elle avait disparu, mais car son père le savait.

Il le savait déjà, elle pouvait le sentir, bien qu’elle détestait son père, ils restaient reliés par une connexion indéfinissable et ce depuis sa naissance. Dès qu’il posait son regard sur elle, elle pouvait savoir quels seront ses prochains reproches, ses pensées à son sujet. On ne pouvait pas dire qu’elle voyait souvent de l’amour mais quand ça lui arrivait, elle ressentait un grand plaisir comme si elle le désirait inconsciemment. Ces derniers jours, elle savait que jamais plus elle ne lirait de l’affection pour elle dans les yeux de son père. Seulement du dégoût, et même de la répulsion pour son unique fille. Pourtant elle n’était pas la première fille à se faire avoir. Les filles pouvaient tellement facilement se faire détourner du droit chemin, si vite aveuglées. Les familles les préparaient à tant de choses, oubliant que leurs enfants étaient autant pourvus d’un libre arbitre qu’eux-mêmes, ils en oubliaient de les observer et surtout de les écouter.

« Jasmin »

La voix faible et sans conviction de sa génitrice parvint à ses oreilles. Elle enfonça sa tête le mieux qu’elle put pour échapper à ce son qui suintait le mal de vivre, et la pitié. Sa mère avait perdu l’envie de vivre depuis sa naissance, peu à peu elle perdit toutes les couleurs qui animent un visage humain et qui avaient animé chaque parcelle de sa peau pendant sa jeunesse. Elle la détestait elle aussi pour la tristesse qu’elle répandait comme une trainée de poudre dans son existence, en sa présence elle avait l’impression d’être le fardeau qui avait brisé sa vie et elle ne le supportait pas. Un nouveau

« Jasmin »

retentit qui cette fois lui parvint plus distinctement, la voix était puissante, c’était son père. Et il savait tout.

Elle tremblait. Ce dernier mois se déroulant derrière ses paupières. Elle se balançait tentant de faire évanouir ces souvenirs. Le visage du chevalier à l’origine de tous ses problèmes hantait ses pensées, elle se revoyait regarder son sourire qu’elle jugeait bienveillant et incapable de faire un quelconque mal. Elle se découvrait si naïve qu’elle s’écœurait, mais ce qui la rebutait encore plus c’est qu’elle ressentait encore une chaleur dans son corps quand elle y repensait. Soudain le léger son d’un craquement, comme une chausse qui écrase un petit tas de pailles attira son attention, elle avala un sanglot en scrutant les ténèbres. Elle avait de grands yeux clairs qui parvenaient tout juste à deviner une présence confuse derrière l’affolement des poules. La pensée que son père l’avait trouvé la fit frémir, mais il n’était pas du genre à faire des frayeurs aux gens s’il avait à la corriger, elle serait déjà accrochée par le poignet à la main de son père pour qu’il la jette sur le plancher de leur maison. Sa tête lourde retomba sur ses genoux. Elle revit cet homme dans ses pensées, ses mains, ses lèvres. Elle s’imaginait le repoussant dans des termes clairs et directs, et sans les balbutiements habituels qui ponctuaient ses phrases dès qu’elle parlait à un homme. Elle se détestait de ne pas l’avoir fait, mais le détestait encore plus lui de l’avoir attiré dans une telle histoire. Ça n’arrivait qu’aux filles faciles, aux catins, à la voisine, mais pas à elle. Elle n’était pas de cette trempe, on ne l’avait pas élevé ainsi.

« Il n’aurait jamais du vous faire ça. »

La voix s’éleva du fond de la grange, elle releva la tête immédiatement. Il s’était approché sans pour autant qu’elle ne puisse ne deviner plus que les ombres de la silhouette de l’homme.

« C’est un homme sans foi, sans éducation. Un animal. »

Il avança lentement puis s’arrêta à la limite où un faible jet de lumière passait entre l’une des planches du poulailler.

« Moi je sais que vous n’êtes pas une dame de la sorte. »

Elle renifla discrètement, et tenta de sécher ses yeux pour mieux apercevoir l’homme présent. Il n’était pas paysan c’était sa seule conviction, il parlait bien, aussi bien que le chevalier qui l’avait manipulé. Ses épaules se contractèrent, son déboire lui avait au moins appris à se méfier des hommes qui parlaient bien mais c’était la toute première fois qu’on l’appelait « dame » et ce n’était pas pour lui déplaire. Percevant la crainte de la jeune fille, il décida d’avancer d’un pas, les traits de son visage illuminés par le jet de lumière. Son visage était très fin, d’une incroyable symétrie répondant à tous les critères de beautés de l’époque. Il possédait une beauté type mais était loin d’être dépourvu de charme, le regard intelligent, on pouvait l’imaginer parfaitement à son aise à la table du Roi. Elle le scruta intéressée, elle n’était pas habituée à voir de beaux visages, ses cheveux blonds la rassurèrent. Le chevalier était brun, rien que pour cette raison elle aurait du se tenir sur ses gardes. Malgré les attributs charmants de l’homme, il était un étranger

« Vous n’avez rien à faire ici Monsieur. Je vous demande de partir. »

Elle avait été assez abrupte

« Bien que vous dites de belles vérités. »

Elle n’avait pas pu s’empêcher de rajouter ces mots, comme si elle tentait inconsciemment de garder l’homme et ses gentilles paroles auprès d’elle pour l’éternité. Si elle avait su alors.

« Et je peux vous en dire milles autres. Il a profité de vous. »

Il avança de nouveau vers elle comme pris d’une animation imperceptible, d’un regain de vitalité comme un avocat plaidant pour son client. Bien que dans ce cas, c’était un avocat embauché par le diable.

« Une innocente et prude dame »

Il s’était agenouillé à ses côtés, et tendait une main pour sécher ses larmes. Il resta silencieux un instant, elle aussi, elle n’avait rien à dire assaillie par de nouveaux sanglots.

« Cessez de pleurni… de pleurer. »

Le début de sa phrase était légèrement agressif comme s’il perdait patience, mais il se rattrapa à la fin adoptant de nouveau un ton doucereux.

« Vous pouvez remédier à tout cela. Nous pouvons remédier à tous cela. »

« J’aimerai vous croire Monsieur. »

« Croyez-moi alors ! »

Il attrapa ses mains les serrant dans les siennes.

« Suivez-moi, et nous pourrons réaliser toutes vos pensées. Ce chevalier ne mérite que notre mépris, et doit assumer ce qu’il vous a fait, il doit payer. »

Il sentit les doigts de la jeune fille tressaillirent, il renforça la pression de ses mains, et plongea son regard dans le sien.

« Toute cette haine que vous avez contre vous ne doit pas être. Vous devez la tourner vers lui, contre lui. Il est à la base de tout. »

« Rejoignez-moi »

Elle le regardait complètement amorphe. Il semblait avoir été envoyé par elle-même, par ses pensées. Tout ce qu’il disait, elle l’avait déjà entendu, elle se le répétait à longueur de journée pour survivre.

« Acceptez. »

Il détacha ses mains des siennes, elle devait faire son choix pour que le pacte soit définitivement scellé. Il laissa ses mains tendues ver selle, les paumes vers le plafond de la grange.
Tremblante, elle posa ses mains sur les siennes, elles paraissaient minuscules et fragiles comparées aux siennes.

« J’accepte. »

II

« Tuez-le. »

ordonna-t-il à une jeune fille à côté de lui, il ne la regardait pas, il fixait avec dégout un petit garçon d’environ cinq ans apeuré contre un mur en pierres. La pièce n’était pas très chaleureuse mais elle semblait avoir été décorée par une personne fortunée, un tapis était étendu sur le sol, il y avait une table en bois travaillé et les chaises avec les mêmes motifs qui l’entouraient, quelques papiers et livres étaient éparpillés dans un coin.

« Jasmin. »

dit l’homme d’une voix lasse comme s’il avait répété dix fois le même ordre banal à une enfant farouche. Il n’avait pas encore posé son œil sur elle, il continuait à surveiller l’enfant dont le regard fuyait entre les deux individus.

« Je ne vous comprends pas. C’est la progéniture de cet abject chevalier. Vous voulez vraiment que cette vermine sévisse encore ? »

Cette fois il posa son regard sur elle, il semblait sincèrement interrogatif, bien que d’une minute à l’autre il changerait d’attitude. Jasmin ne semblait pas être prête répondre, appuyée contre le mur comme le garçonnet, elle ressentait les pierres froides derrière son dos comme des épées perforant son système digestif. Dire qu’il y avait quelques heures, elle avait ressenti un semblant de joie en voyant son maître dans l’obscurité de l’Enfer. Il soupira, impatient.

« Jasmin tuez-le. »

Il articula de la manière la plus calme possible, comme s’il se contrôlait. Il se renfrogna en ne voyant aucuns mouvements du côté de la jeune fille. En une rapidité impressionnante, il se retrouva face à elle, à quelques centimètres de son visage.

« Je, je ne peux point maître. »

Parvint-elle à marmonner, transie de peur. La main de l’homme se plaqua contre sa mâchoire. Elle resta immobile, elle n’avait de toute manière pas d’autres choix.

« Maître, ce n’est qu’un enfant. »

Il lui lança un regard froid, puis retira sa main qu’il plaça derrière son dos. Il commença à tourner en rond comme à chaque fois où il s’apprêtait à faire un long discours.

« Mais ne vous a-t-on rien appris en Enfer ? Votre séjour a été trop court. Vous n’êtes pas encore prête après dix sept années… »

« Seulement dix sept ? »

Jasmin écarquilla les yeux de surprise, laissant sa bouche entre-ouverte. Il tapota son menton pour qu’elle ferme sa bouche et continua.

« Ne m’interrompez pas voulez-vous. Où en étais-je ? Oui, moi je pense que vous êtes prête et vous allez le faire sur le champ. Ne vous souvenez vous point de ce que vous a fait le père de cet enfant ? Humilié auprès de tous. Sali. Blessé… »

Jasmin respirait fort, elle tentait de se calmer, toutes ses informations qu’elle savait déjà accompagnées de la nouvelle qu’elle n’était au purgatoire que depuis dix-sept ans la perturbait fortement.

« Sans vous dire que, regardez cet enfant. Quel âge as-tu mon petit ? »

« Cinq, cinq ans. »

Bégaya-t-il.

« Voila, il avait déjà engrossé une bonne femme pendant qu’il batifolait avec vous. »

Elle serra les poings, une vive colère s’emparant de tout son corps. Toute cette haine la faisait trembler, l’horreur du purgatoire, le souvenir du chevalier, cette trahison… Elle ne voyait plus les yeux suppliant de l’enfant, il ne fallait plus…

« Tuez-le maintenant ! »

Qu’un ordre pour qu’elle n’agisse, les traits serrés la fureur l’a transformé toute entière. D’un geste presque instinctif de la main, elle envoya violemment l’enfant contre le mur de droite. Il ne bougeait déjà plus mais dans sa fureur, d’un autre mouvement elle le balança sur la table minutieusement travaillé. S’apprêtant à faire un autre signe, son maître l’arrêta de la main.

« Ça ira comme ça. »

Il semblait satisfait, bien que le purgatoire ne faisait son effet sur elle que trop lentement à son goût, il parvenait à faire ressortir chez sa pupille toujours le pire. Il suffisait qu’il choisisse bien ses mots, lui fasse revenir en mémoire de douloureux souvenirs dont elle avait honte, puis donner le coup de grâce. Il avait improvisé pour le petit garçon, il ne savait pas avant leur arrivée qu’il avait été engendré à la même époque où il s’acoquinait avec Jasmin.

Quand le regard de Jasmin se posa sur le corps sans vie du garçonnet, elle eut un mouvement de recul, immédiatement apaisée, maintenant elle semblait vouloir fuir le démon qui avait commis cet acte horrible. Mais c’était elle le démon.

« Tu apprendras à vivre avec ta nature. »

Ce jour-là, elle ne l’avait pas cru, pourtant il disait une sordide vérité.

Crédits : LJ©Untoldverity; princessbloomy; little_b0xes; uncreativ; corsettes; bettes

III

Un feu crépitait dans une cheminée en pierres noircies. Unique source de lumière dans le vaste salon, la faible lumière que les flammes projetaient suffisait pour créer une atmosphère intimiste. La pièce était peu meublée, et encore moins décorée. La personne habitant dans cette maison avait jugé peu utile d’ajouter plus que le strict nécessaire qu’un salon-salle à manger exigé, c'est-à-dire un canapé accompagné de deux fauteuils, une table en bois défraichi et quatre chaises. Seul détail original, un repose-pied recouvert de la peau d’un quelconque pauvre animal, un lapin probablement puisque les poils étaient gris. D’ailleurs une jeune fille profitait de son confort, ses boots en cuirs crassées de boue souillant le revêtement, ça ne semblait pas la gêner. Son corps était entièrement affaissé dans un fauteuil en cuir mou comme dévoré, mais elle s’y sentait en définitif très bien. Face à elle, un homme à l’allure bien différente, il se tenait droit dans un fauteuil en cuir ferme. Mais il paraissait à l’aise, les bras appuyés contre les reposes-coudes, son appoint semblait dire qu’il était possible de rester élégant tout en étant confortablement installé.

« Enlèves tes pieds, je te prie. »

Finit-il par dire. Arrachée à ses pensées, elle le regarda d’un air de défis laissant ses pieds.

« J’aime bien cet endroit. »

Déclara-t-elle, bien consciente de ne pas poursuivre sur le sujet ‘pieds’. Comme pour appuyer ses mots, elle s’enfonça encore plus dans le fauteuil, une lueur espiègle dans les yeux. Ce salon dans sa simplicité lui rappelait les lieux chaleureux qu’elle imaginait parfois, du bois, de la chaleur, un peu de lumière. Elle se sentait en sécurité.

« Tu aimes les vieilles choses. »

Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire presque carnassier à l’idée de révéler une des profondes caractéristiques qu’il avait découvert de sa pupille, mais pas seulement, une sorte de jeu s’était instauré entre eux aux règles implicites.

« Pas toutes. »

Elle fit une petite moue de victoire en fixant son maître sans s’avouer intérieurement qu’il n’avait pas pris une seule ride malgré ses siècles d’existence. Bon joueur, il lui retourna un sourire, puis passa sa main sur sa barbe naissante.

« Écoute, une nouvelle mission t’attend. »

Il brisa le silence qui venait de s’installer attirant l’attention de la jeune fille qui avait la fâcheuse tendance à très vite s’égarer dans ses rêveries. Alors qu’elle s’apprêtait à répliquer, il la coupa net en levant la main, une seconde avant qu’un son ne sorte de sa bouche.

« Elle sera différente des autres. Tu n’œuvreras pas seule. »

« J’opère toujours seule ! »

Cette fois il n’avait pas eu le temps de la stopper, de toute manière il savait qu’elle réagirait ainsi. Trépignant sur son siège, elle avait une expression excédée, elle avait extirpé ses fesses du moule créé par le fauteuil pour s’avancer.

« Pas cette fois. »

Il s’était levé, humain comme démon il n’avait jamais eu de patience face aux caprices. Il attrapa les talons de la jeune fille, les souleva avant de les faire retomber sur le plancher.

« Je t’avais dit de retirer tes pieds. »

Elle se laissa retomber sur le dossier, les bras croisés, elle détestait quand il prenait ce ton avec elle. Toutes leurs conversations viraient à un moment ou à un autre. Il la laissa un instant marmonner seule tout en faisant les cent pas, il ne restait jamais longtemps inactif.

« Qui est… »

Alors qu’elle s’apprêtait à prononcer une infamie sur le compte du démon qui devrait la seconder, il recouvra son injure en grognant un

« EULALIE! »

Immédiatement, une ombre s’étala sur le sol à l’entrebâillement de la porte, puis une jeune fille apparut entièrement. La crinière rousse, le teint pâle, elle était entièrement vêtue de noir et ses cheveux étaient attachés en un semblant de queue de cheval. Jasmin bondit de son siège comme si un ennemi ailé, ou armé venait de pénétrer dans son antre. Ses yeux examinaient chaque détail de l’apparence de la nouvelle venue. Pendant ce temps, son maître secouait la tête, et se frottait les paupières de temps à autre comme littéralement fatigué. La fille réagit d’une manière similaire, les yeux écarquillés, elle aussi ne semblait pas être au courant que cette démone ne serait pas seulement son équipière mais aussi sa sœur-jumelle aux yeux des humains.

« Voici Eulalie. Et voici Jasmin, vous allez faire équipe ensemble. »

Déclara-t-il sans explication. Une expression identique s’était scotchée aux visages des filles.

« Mais, mais, elle est moi. »

Prononça Jasmin avec difficulté, puis rajouta histoire de faire meilleure figure par rapport à sa faiblesse de prononciation

« Enfin, en moins canon évidemment. »

L’autre fille toussota fortement. Jasmin tourna avec vivacité sa tête vers elle, elle fronçait son nez signe que l’étrangère n’avait pas à ouvrir la bouche sans qu’on ne le lui demande. Eulalie prit elle aussi une position menaçante, serrant les poings et courbant le dos comme prête à bondir.

« CESSEZ VOS ENFANTILLAGES. »

Gronda l’homme d’une voix caverneuse qui résonna dans toute la pièce. Ses yeux commençaient à rougir signe que Jasmin connaissait bien, elle s’immobilisa sans prononcer un mot, l’autre préféra l’imiter convenant que l’attitude du maître ne présageait rien de bon pour elle.

« Vous allez m’écouter maintenant. Jasmin, ton expérience sera valorisante pour elle qui est un peu plus jeune. X, disons que tu es plus professionnelle et organisée que ma pupille. Ensemble, vous accomplirez cette mission. Fin de la conversation. »

Ordonna-t-il d’une voix déterminée. Les deux filles restèrent muettes, on pouvait se rendre compte à ce moment précis qu’elles ne partageaient pas que la même apparence, mais aussi les mêmes expressions et bien en plus maintenant qu’elles étaient liées en un tandem infernal.

IV

Les bars à démons n’ont rien de lieux très raffinés. Plutôt lugubres et mal famés, seuls les démons avertis osent s’y abreuver, et pour les humains aucuns n’y mettent les pieds à la première vue de la façade ils sont effrayés par l’aura de ce genre d’établissements. De toute manière s’ils y pénétraient jamais ils n’en ressortiraient. Et c’est dans ce type d’endroit que Jasmin rêvait d’aller, elle avait à plusieurs reprises déjà demandé à son maître qu’il l’y emmène mais elle avait à chaque fois essuyé des échecs latents. Excepté aujourd’hui alors que la requête n’avait pas eu le temps de sortir de sa bouche, Liam l’emmena sans lui révéler leur destination. Bien que face à la porte en chêne aux proportions impressionnantes et à l’encadrement qui s’était ouvert lorsque Liam tapa auquel s’afficha une bouche à moitié édentée et dont le peu de dents qui restait étaient gâtés et jaunis ; Jasmin devina leur destination. Survoltée, ses cheveux roux virevoltaient, et représentaient le seul point de couleur du bar.

Des visages démoniaques se tournèrent vers eux lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur, ils n’exprimaient rien de chaleureux. Quelques secondes plus tard ils se retournèrent continuant leurs conversations macabres. Liam choisit une table à l’écart, dans le fond du bouge, il aurait aimé trouver une fenêtre ou encore une table propre mais probablement demandait-il trop. Il ne parvenait pas à comprendre le souhait de sa pupille d’aller dans un tel lieu révélateur des pires côtés des démons. Une fois installée, un serveur traina des pieds vers eux.

« Gardez vos poisons pour les autres clients. »

menaça Liam les contours de ses yeux rougissants. Jasmin le regarda étonnée, peu habituée à ce qu’il s’emporte aussi vite et sans préambule. Des grommellements montèrent des démons installés au bar, le serviteur s’en alla plus énergiquement qu’il était venu.

« Ne sois pas déçue. Leurs verres sont salles. Et je crains que nous soyons trop propres sur nous pour être pris pour des démons ici. »

Déclara-t-il sous le regard dure de Jasmin.

« Alors dites moi Liam, pourquoi sommes-nous ici Liam ? »

Oubliant rapidement l’anecdote précédente, Jasmin semblait danser sur son banc à cause de l’exaltation de cette surprise qu’ils se retrouvent ensemble en ce lieu. Aussi, son maître lui avait récemment signifié son attachement pour elle en lui révélant son nom, ainsi à la moindre occasion elle l’interpellait par son patronyme savourant à chaque fois le fait qu’il lui ait dit.

« J’ai quelque chose à t’annoncer. »

« Ne me dites pas que j’ai une triplet, je vous en supplie. »

« Rien de cet ordre. »

Déclara-t-il ne pouvant s’empêcher de sourire. Retrouvant vite son sérieux pour ne pas égarer sa pupille, il se redressa.

« Tes allers-retours au purgatoire sont terminés. »

Jasmin leva de grands yeux vers lui, les gardant ainsi écarquillés de peur que si elle ne les clignait qu’une fois Liam et ce qu’il venait de dire s’évanouiraient. Pour une fois, elle le laissa s’exprimer.

« Ta dernier mission va commencer, et durera le temps qu’il faudra. Celle-ci ne sera pas supervisée par moi, mais par plus haut. »

Le ton de sa voix révélait qu’il ne lui était pas facile de prononcer ces mots. Il avait l’impression de couper un cordon ombilical les liant depuis déjà cinq siècles, ce n’était pas simple même pour un démon de son rang.

« Voila, tu es libre. »

Figée sur son banc, Jasmin semblait boire les paroles de son maître comme elle ne l’avait jamais fait avant. Prenant finalement conscience de sa libération, un grand sourire apparut sur son visage et un cri aigu échappa de ses lèvres. Elle sauta sur les genoux de son maitre et le serra dans ses bras. Il resta un moment désarçonné peu habitué à de telles effusions, il finit par rendre l’étreinte de Jasmin.

« Oh merci maître. »

Elle s’écarta retournant à la place qu’elle tenait.

« Jasmin, je ne suis plus ton maître. »

« Vous serez toujours mon maître. »

Après l'Apocalypse :

V

VI

« Je suis la plus canon. »

s’impatienta Jasmin tout en poussant la porte battante d’un bar-restaurant-fast food. Dans les trous perdus, les établissements avaient tendance à multiplier les appellations, c’est ainsi qu’une boucherie pouvait devenir boucherie-boulangerie-pâtisserie.

« Non c’est moi. »

répliqua l’identique de Jasmin, Eulalie.

« Nous n’avons qu’à parier. »

« Parions. »

répondit inutilement la démone qui s’était immobilisée un instant face au bar observant la clientèle présente à l’intérieur du bouge.

« Celle qui se fait le plus draguer ce soir. Ici. »

Eulalie s’était aussi arrêtée auprès de son équipière jetant un regard noir emplis de dédain sur tous les yeux sans vies fixés sur elles. Jasmin se mouva la première, et se dirigea vers une table de quatre à côté d’une fenêtre. Eulalie la devança et s’enfonça sur la banquette en cuir bordeaux, Jasmin s’installa face à elle.

Après une demi-heure à rabrouer le serveur car elles n’avaient pas terminé de disséquer tous les secrets de la carte. Elles finirent par commander et s’attaquèrent à leurs boissons, des sodas avec pailles quand un jeune homme s’approcha. Petit et trapu, on pouvait deviner aisément qu’il exerçait un travail physique qui semblait affecter tout son physique car la manière dont il s’adressa à Jasmin indiquait qu’il était loin d’être vieux.

« Salut beauté. »

Il avait tenté de prononcer ces mots dans un susurrement sexy qui était tombé à l’eau à cause de la gravité de sa voix qui n’avait pas encore terminé de muer. Jasmin cligna des yeux comme si elle tentait de trouver vainement dans le garçon quelque chose d’attirant.

« Salut. »

répondit-elle d’une voix douce. Elle ne pouvait pas totalement le comptabiliser pour son pari si elle n’y mettait pas un peu du sien.

« C’est quoi ton joli prénom ? »

Il avait posé son avant bras sur la table dans la tentative de rapprocher son visage de celui de Jasmin, malheureusement pour elle il venait probablement d’avoir déjà ingurgité son repas et elle avait le droit en première position à tous les relents de sa digestion, elle tenta de reculer son visage. A côté, Eulalie semblait beaucoup s’amuser de la situation.

« Jasmin. »

prononça-t-elle serrant les dents pour ne pas aspirer l’air qui allait prochainement émaner de la réponse du garçon.

« Ah oui, comme ce Mickey là. »

répondit-il au bout d’un silence, comme s’il avait cherché un commentaire spirituel sur le simple patronyme de la jeune fille. Jasmin tourna son visage vers Eulalie concentrée sur l’absorption à la paille des dernières gouttes de son soda à la cerise.

« C’est quoi ça, Mickey ? »

Lui demanda Jasmin discrètement pour éviter que le garçon ne l’entende, mais il semblait occupé à frimer en relevant son col sous les yeux admiratifs de ses amis situés à une autre table.

« Une insulte. »

Se contenta de répondre Eulalie sans plus ni moins en haussant les épaules avant de reprendre son activité. Jasmin retourna vivement sa tête vers le garçon l’air mauvais, il fit un pas en arrière mais elle plaque sa main sur la sienne.

« Bouh. »

murmura-t-elle puis elle lâcha un rire cristallin qui rassurerait quiconque être humain.

« Et si on allait prendre l’air. »

Sans attendre son avis, et sans lâcher sa main, elle le traina dehors tandis que lui se retournait vers ses amis en secouant sa main une expression débile sur le visage. Pendant une minute, Eulalie resta sur le siège impassible, finalement elle se leva.

Dans la fraicheur de la nuit, Jasmin entrainait le garçon dans une forêt bordant la route et entourant le restaurant où ils étaient quelques minutes plus tôt. Tout excité le jeune homme haletait, tirant de temps à autres sur son t-shirt, sa main moite glissant parfois dans celle de Jasmin qui la resserrait avec force. Au bout de quelques minutes de marche, elle s’arrêta décrétant qu’elle s’était assez éloignée comme ça de l’établissement. Elle lâcha écœurée la main du garçon, tant qu’à lui il avait perdu la faculté de parler il grognait se croyant probablement irrésistible dans sa façon rustre d’aborder Jasmin. Quand il fut trop près au goût de la démone, d’un geste de main elle l’envoya contre le tronc d’un arbre. L’expression de son visage n’était plus celle du restaurant, elle était énervée.

« Alors comme ça tu m’insultes ? »

L’homme déjà bien sonné ne répondit pas ce que Jasmin prit immédiatement pour un affront.

« REPOND. »

D’un nouveau geste, le corps de sa victime se balança contre un autre tronc avec violence. A l’évidence, il ne risquait plus de répondre ni de l’insulter.
Un craquement indiqua à Jasmin l’arrivée de sa jumelle qui se plaça à côté d’elle. Elles regardaient la même chose, dans son vol un jet de sang avait recouvert le sol de feuilles et de terres. Jasmin prit un air dégouté, baissant sa tête pour observer son allure.

« Je ne suis pas tâchée au moins ? »

« Si je te dis oui, tu te débarrasses de cette robe? »

Jasmin secoua la tête.

« Alors oui, tu es tachée. OUI. »

S’exclama Eulalie.
Un nouveau craquement derrière elles les fient se retourner. Concentrées, elles sondèrent l’obscurité sans rien deviner.

« En tout cas, j’ai gagné. »

« Rêve. Ça ne compte pas quand on tue l’humain après. »

Jasmin marmonna puis se téléporta suivie de près par Eulalie. Repérées.

NOW

Crédits : LJ©Princessbloomy; bastii; yummy_sushi; castiels; corsettes; meganlovesjared; bijoou; starryeyedmagic; thefeelofnite; castiels; sh3ll3y; afeastforme

•• Final Destination

- Jasmin possède un registre de chansons d'amours emmagasiné dans son cerveau assez impressionnant.
- Elle adore danser sur de la pop américaine. Plus précisément sur du Britney Spears.
- Depuis qu'elle s'est rendue compte qu'elle agaçait beaucoup de personnes en fredonnant des airs, elle ne fait plus que ça. Ses fredonnements sont d'ailleurs devenus signe qu'elle s'apprête à faire quelque chose qui la met en joie, comme s'acheter de nouvelles chaussures, ou anéantir un car rempli de lycéens.
- Une des seule invention de mortels que Jasmin juge indispensable, utile et copieuse est le Fast-Food.

Avatar :

DEBORAH ANN WOLL

Pseudo :

Oui, je le confesse, je suis une pseudo rpgiste.

Comment avez-vous connu le forum ?

Par une jumelle qui fait sa timide.
Edit : Je n'avais pas capté que le forum n'était pas ouvert officiellement :baffe:.

Commentaire ?

J'ai pris un peu d'avance sur la fiche. Les délais me stressent, et je préfère - depuis mes déboires rpgiales - m'assurer d'être inspirée. Confirmation : Je suis dingue .

Exemple de RP

Spoiler:

J'ai compté, je viens de passer 11 minutes à lire et admirer ta fiche Shocked

Je dois déjà dire que ça fait vraiment, mais alors vraiment plaisir de votre une fiche postée et déjà aussi complète ! Merci I love you

Ensuite, les animations et les icons sont extras, c'est très beau MrGreen

Et l'histoire de Jasmin est vraiment bien trouvée, j'ai tout lu j'aime vraiment l'utilisation du "point" :rolrol: Mais tu n'as pas de petit nom qu'on sache qui tu es ? C'est un peu la famille le forum I love you

Et en fait si, il est ouvert, c'est juste qu'on a pas encore lancé toutes les pubs mais au contraire, n'hésite pas à t'inscrire, et ta jumelle ( Laughing

) également !
Plus on est de fous plus on rit :rolrol:

Bref, je réserve, bienvenue ici, et non, tu n'es pas dingue MrGreen

Hanlala Deborah love

Bienvenue

C'est cool, le clan des démons devient bien sexy hinhin

BIENVENUE

j'adore ta fiche I love you

OMFG !!!!!!

thud

Il nous faut un lien O-BLI-GÉ !!!!

Liily > Olala merci Brill

ça me fait super plaisir que ma fiche t'ait plu I love you

En plus, franchement j'avais fait un tour sur les vôtres avant, et vous êtes impressionnantes Shocked

Du "point" ? Laughing

Celui à la fin des répliques ? Laughing

Ma jumelle est en vacance, en fait j'aurais du m'inscrire plus tôt que ça mais c'est moi la timide :rolrol:

Oui, non, je ne suis pas dingue. Enfin pas plus que le reste du monde quoi MrGreen

Corpse Heart > Jessica love

Tout le monde sait que même avant l'apocalypse les démons ont envahi la terre de leur sex-attitude MrGreen

Stefnini > Merci :miii: Je te retourne le compliment, JMR en démon c'est tout simplement mortel Laughing

Melvin > Tu lis dans mes pensées MrGreen

:rolrol:

HAN je rejoins l'avis de Liily, ta fiche est super bien déjà Shocked

Bref je te souhaite la bienvenue ici I love you

Et si tu nous dis ton petit surnom c'est encore mieux MrGreen

Merci Lolote I love you

Puré j'ai eu peur j'ai cru que le forum avait été supprimé à cause des maintenances je tombais tout le temps sur editboard!

En fait vous l'avez sous le nez depuis le début, c'est ça le comique :rolrol: :dehors:

C'est April ? Je sais pas, je regarde le copyright de l'avatar, et non, je ne suis pas très douée :rolrol:

Impressionnantes je sais pas, mais assurément on était inspirées Embarassed

Mais non, pas le point genre ".", le point qu'elle utilise au lieu de "pas", ça fait ancien temps c'est extra :rolrol:

Lisha Kasey a écrit:: HAN je rejoins l'avis de Liily

Normal j'ai envie de dire MrGreen

Banco :rolrol: ou Alisson comment tu préfères enfin ça c'est mon prénom MrGreen

Bou Dieu pour dire que vous étiez inspirées :rolrol:

Ah oui ouiii, tu vois moi aussi pas très douée Laughing

, je kiff aussi, enfin c'est le truc un peu facile pour faire genre on est au Moyen âge ou à la renaissance :rolrol:

Mouhaha, ma jum' déboule bientôt, elle revient sur terre France demain Yiah

EDIT / Alors je préviens tant que j'ai deux minutes qu'on ne me verra que vite fait sur le forum jusqu'à jeudi, il y a de la famille. Donc mes prochaines anecdotes s'ajouteront après ce jour Yiah

Enfin c'est pas la grosse absence quand même. Voilou MrGreen

April

Y a pas de problème, profite bien de la famille alors ahem

A >